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Les Gabonais de la Plateforme Citoyenne boycottent l’ambassadeur Michael Moussa-Adamo à Atlanta

Manifestation des Gabonais d'Atlanta le 31 mars 2012

Des Gabonais membres de la Plateforme Citoyenne résidant à Atlanta ont organisé ce samedi 31 mars un sit-in de boycott en signe de protestation contre la visite de M. Michael Moussa-Adamo, Ambassadeur plénipotentiaire du Gabon près les Etats-Unis d’Amérique.

Nommé à ce poste en septembre 2011, M. Michael Moussa-Adamo effectuait en effet là à Atlanta sa première visite officielle auprès des Gabonais résidant aux Etats-Unis, une visite qui, selon la version officielle, visait à non seulement se présenter aux Gabonais, mais aussi à leur présenter les bienfaits de la politique d’Emergence d’Ali Bongo Ondimba, président illégitime du Gabon. M. Moussa-Adamo prévoirait des visites similaires dans d’autres villes des Etats-Unis avec une forte présence de Gabonais, à l’instar de Houston au Texas où il compterait également se rendre dans les temps qui viennent.

On se souviendra que Monsieur Michael Moussa-Adamo avait déjà défrayé la chronique en octobre 2011 lorsque, dans une vidéo posté sur Internet, on le vit menacer des Gabonais de brimades, arrestations et privation de services à l’ambassade du Gabon à Washington s’ils n’arrêtent pas de critiquer le régime des Bongo Ondimba. Le Dr. Daniel Mengara, un des membres fondateurs de la Plateforme Citoyenne et Président du mouvement politique « Bongo Doit Partir »  avait d’ailleurs à cet effet amplement répondu à Monsieur Moussa-Adamo pour lui reprocher cette manière indécente de confondre les devoirs de l’Etat envers ses citoyens et l’allégeance à un régime politique de 44 ans vomi par les Gabonais. Le Dr. Daniel Mengara lui avait également annoncé que les Gabonais des Etats-Unis allaient lui faire une dure leçon de démocratie tant qu’au Gabon les Bongo continueraient à s’imposer par le diktat.

C’est dire que la visite de Michael Moussa-Adamo à Atlanta visait quelque peu à se racheter auprès des Gabonais tout en essayant d’élargir le cercle des bongoïstes aux Etats-Unis. Les Gabonais d’Atlanta, eux, ne l’ont pas vu de cet oeil-là. Ils ont vu la visite de l’Ambassadeur comme le début d’un processus d’achat de consciences par lequel le nouvel ambassadeur du Gabon venait s’essayer, conformément aux ordres lui donnés par Ali Bongo, à une éradication de l’opposition gabonaise aux Etats-Unis, en commençant par Atlanta, ville américaine avec la plus grande concentration de Gabonais, dont la présence y est estimée à près de 100 à 150 âmes.

Ayant tenu plus ou moins secret leur projet de boycott de peur d’alerter l’Ambassadeur et ses sbires pédégistes aux USA, les membres de la Plateforme Citoyenne ont attendu le samedi 31 mars pour simplement se pointer, pancartes en mains, devant l’Hôtel Westin d’Atlanta où Michael Moussa avait élu domicile et où devait se tenir à la fois son meeting avec les Gabonais dans la journée et un dîner de Gala dansant dans la soirée.

Le seul hic au projet ambassadorial est que Michael Adamo n’avait pas compté avec la détermination des Citoyens Gabonais d’Atlanta qui non seulement avaient ameuté des résidents d’Atlanta Gabonais comme Américains devant l’Hôtel Westin, mais aussi dans la salle même de réunion où l’Ambassadeur Moussa faisait son discours. Au point que, comme résultat d’un travail de boycott commencé tout au long de la semaine en vue de décourager les Gabonais d’Atlanta qui auraient été tentés de se rendre à ce meeting, Monsieur l’Ambassadeur ne s’est retrouvé qu’avec une quinzaine de Gabonais dans une salle pouvant contenir près de 70 personnes.

Les organisateurs du boycott, tous membres du Comité Directeur de la Plateforme Citoyenne, notamment M. Henri Omva Minko (Coordinateur Général), Thierry Mikala (Porte-Parole), Dr. Thierry Nguéma (Chargé des Technologies de la Communication) et Venant Zué Essono (Secrétaire Exécutif Adjoint) ont ainsi pu se rendre dans la salle de réunion où Monsieur l’Ambassadeur s’exprimait pour y lire un discours qui désavouait totalement Michael Moussa.

C’est ainsi que Monsieur Henri Omva a pu, dans la salle de réunion où se tenait le meeting de M. Michael Moussa-Adamo, lire un discours fort qui mettait au pilori le régime des Bongo au Gabon. « La communauté gabonaise d’Atlanta, par la voix de la Plateforme Citoyenne, dit donc à Monsieur Moussa Adamo qu’il n’est pas le bienvenu, » a ainsi intimé Monsieur Omva dans un discours ferme que même la quinzaine de participants au meeting de l’ambassadeur se mirent à applaudir (voir discours, vidéo et photos ci-dessous).



Plus même encore, les retombées de ce boycott sur le dîner de Gala prévu dans la soirée furent encore plus sévères puisque les informations en provenance de ce Gala font état, là encore, de la présence de moins de 20 Gabonais, ce qui  montre que les Gabonais des Etats-Unis sont de moins en moins tentés par ces manies par lesquelles ont les humilie en croyant qu’ils sont prêts à vendre leur pays pour un petit plat de frites et de steak saignant.

Le succès de ce sit-in/boycott, qui a vu, en fin de compte,  les Gabonais d’Atlanta, membres et non-membres de la Plateforme Citoyenne, refuser de se rendre aux meeting et gala de l’ambassadeur Moussa-Adamo, est le signe d’une évolution politique au niveau de la conscience citoyenne des Gabonais des Etats-Unis. L’époque où les Gabonais se rendaient comme des moutons aux dîners de Gala du régime danser et manger leur propre avenir semble désormais commencer à faire place à une autre manière de voir le lien entre l’argent du Gabon gaspillé dans des galas visant à corrompre le peuple, et la misère inexplicable dans laquelle vivent les Gabonais.

Il ressort du meeting de Michael Moussa-Adamo à Atlanta qu’il avait en effet prévu de laisser 10.000 dollars à l’association des Gabonais d’Atlanta, mais que déçu par l’accueil lui réservé par les manifestants, il menaçait de ne plus laisser que 4.000 dollars. Cependant, qu’il ait laissé 4.000 ou 10.000 dollars (5 millions de F CFA)  à l’association des Gabonais d’Atlanta n’a, aux yeux des membres de la Plateforme Citoyenne, aucune importance: cet argent que l’on distribue pour amadouer la diaspora gabonaise prive des bébés gabonais de médicaments. C’est donc un argent sale que Monsieur Moussa-Adamo devrait ramener chez son patron Ali Bongo et lui dire que les Gabonais des Etats-Unis n’en veulent plus de cet argent sale. Les Gabonais des Etats-Unis n’acceptent plus l’argent sale car ils comprennent désormais que prendre cet argent constitue un acte de complicité dans la mort des bébés gabonais: c’est comme s’ils tuaient eux-mêmes les bébés qui, demain, mourront de paludisme ou de malnutrition dans leurs propres familles.

Ci-dessous, le discours lu par Monsieur Henri Omva Minko, Coordonnateur de la Plateforme Citoyenne.

La visite de Monsieur Michael Moussa Adamo à Atlanta est une insulte envers le Peuple gabonais

 

Gabonais, chers compatriotes,

D’entrée de jeu, je dirai que la visite de Monsieur Moussa Adamo, ambassadeur personnel d’Ali Bongo Ondimba aux Etats-Unis, constitue une insulte envers le peuple gabonais. Cet homme que La Lettre du Continent a récemment décrit comme un des amis intimes d’Ali Bongo, donc un homme nommé à ce poste pour venir servir les intérêts personnels d’Ali Bongo aux USA, est la manifestation la plus directe du mépris et de l’arrogance des Bongo Ondimba à l’égard du peuple gabonais et, partant, des Gabonais des Etats-Unis.

Dès sa prise de fonction, Monsieur Moussa Adamo a entrepris dans une vidéo disponible sur Internet de diviser les Gabonais des Etats-Unis. Il a ainsi montré une préférence pour l’équipe de pédégistes dont il s’est entouré, tout en intimidant les autres Gabonais qu’il a menacés de représailles diverses parce que ces Gabonais n’acceptent pas les mensonges du régime en place. Parce qu’il a manqué au devoir de neutralité qui veut que, en tant qu’ambassadeur, il serve avec équité et justice tous les Gabonais des Etats-Unis et non pas seulement ceux qui sont inféodés au régime des Bongo Ondimba, Monsieur Moussa Adamo a trahi le Gabon et le peuple gabonais.

La Plateforme Citoyenne ne peut cautionner un tel abus de pouvoir. Elle ne peut cautionner l’arbitraire et la nature parcellaire avec laquelle Monsieur Moussa Adamo utilise les pouvoirs de l’Etat pour brimer les opposants gabonais des Etats-Unis et les priver des droits qui leur reviennent de droit. Nous savons, par exemple, qu’il a fait enfermer un pauvre Gabonais nommé Léon Obame qui est maintenant en prison aux Etats-Unis depuis trois mois. Où est l’assistance juridique que Monsieur l’ambassadeur avait promise à tous les Gabonais ? Est-ce parce que Léon Obame est opposant qu’il ne mérite pas l’assistance juridique de l’ambassade du Gabon aux Etats-Unis ?

La communauté gabonaise d’Atlanta, par la voix de la Plateforme Citoyenne, dit donc à Monsieur Moussa Adamo qu’il n’est pas le bienvenu. Les Gabonais d’Atlanta savent très bien qu’il vient chez nous pour se livrer à un achat de consciences inacceptable, une manie anti-démocratique qui est devenue la tradition quadragénaire du régime des Bongo. Organiser un dîner de gala à Atlanta est, à ce titre, un acte de mépris qui vise à corrompre les Gabonais pour le simple prix d’un morceau de steak saignant, ce qui est indigne. Cet argent du Gabon qu’on gaspille et qu’on dilapide dans des dîners de gala aurait pourtant pu servir à sauver la vie d’un Gabonais malade qui meurt probablement en ce moment dans un hôpital du Gabon pour cause d’absence de médicaments.

Il est impensable que des Gabonais conscients du désastre politique et économique qui frappe le Gabon depuis 44 ans sous la dictature des Bongo Ondimba acceptent de telles invitations.

Nous Gabonais d’Atlanta membres de la Plateforme Citoyenne pensons que :

  1. Manger dans un tel dîner de gala est comme manger la chair d’un bébé qui meurt au Gabon par faute de soins hospitaliers ; 
  1. Manger dans un tel dîner de gala est comme pousser des familles gabonaises à rechercher de la nourriture dans les poubelles de Mindoubé parce qu’on leur a tout volé ; 
  1. Manger dans un tel dîner de gala est comme réduire nos femmes, nos sœurs et nos filles à la prostitution parce qu’elles n’ont pas de quoi nourrir leurs enfants. 

En gros, accepter ce type d’invitation est un crime contre le Gabon et les Gabonais. C’est un acte de complicité dans le pillage du Gabon. A chaque fois que les Gabonais acceptent ce genre d’invitations, ils vendent leurs familles et leur pays aux Bongo alors même que ce sont les Bongo qui sont responsables  des grands désordres qui gangrènent actuellement le Gabon, et qui portent les germes de la destruction de notre pays, pays dont les richesses et les aspirations ont été confisquées par un seul clan, une seule famille. Nous sommes tous exilés dans des pays comme les Etats-Unis à cause des Bongo Ondimba. Accepter cette invitation est comme si nous remercions le régime en place de nous avoir exilé, de nous avoir volé, d’avoir pillé le Gabon et réduit tout un pays à la misère inexplicable.

L’heure est donc venue pour une nouvelle conscience citoyenne au Gabon. Chaque Gabonais et chaque Gabonaise se doit désormais d’affirmer une conscience citoyenne qui soit conforme à la défense non seulement de ses droits, mais aussi de ses devoirs et responsabilités de citoyen et de citoyenne vis-à-vis de son pays.

Voilà pourquoi je lance dès aujourd’hui un appel citoyen au peuple gabonais. 

Cet appel veut dire quoi ? Tout simplement que : 

Quand on est citoyen, on ne laisse personne vous ravir vos libertés ;

Quand on est citoyen, on ne laisse personne vous voler vos richesses ;

Quand on est citoyen, on ne laisse personne brimer ou violer vos enfants ;

Quand on est citoyen, on ne laisse personne vous ravir votre dignité. 

Le moment est venu de faire nôtres les principes de la déclaration d’indépendance américaine, principes qui entérinent le droit des peuples à se débarrasser de leurs dictateurs par tous les moyens.

Nous appelons donc tous les Gabonais à rejoindre l’idéal de libération nationale que caressent les Gabonais des Etats-Unis et à travailler avec nous en vue de la réalisation de cet objectif citoyen commun. Cet idéal commence aujourd’hui par notre refus de cautionner cette visite de Monsieur Moussa Adamo. Nous ne nous laisserons plus humilier. Nous ne vendrons pas le Gabon aux Bongo pour un morceau de viande saignante et quelques frites dans un dîner que nous voyons comme un bal de vampires dansé sur la tombe du peuple gabonais.

 

Vive le Gabon. Vive la République. 

Fait le 31 mars 2012 à Atlanta en Géorgie, Etats-Unis d’Amérique

Henri Omva Minko
Coordonnateur Général
Plateforme Citoyenne
https://www.plateformecitoyenne.org/ 


GALERIE PHOTOS DE LA MANIFESTATION

Source: Plateforme Citoyenne

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