En vue d’avoir des données fiables sur la quantité de pétrole produite chaque année au Gabon, une inspection sur les sites des installations de production et d’exportation pétrolière avait été menée du 7 au 29 juin 2011. Un séminaire de restitution des données glanées s’est tenu le 11 avril à Libreville.
Selon Jean Koumbi Guiyedi, secrétaire général du ministère du Pétrole, il était question d’attirer l’attention des acteurs du secteur sur les «conséquences d’un comptage inadéquat de la production pétrolière et sur le nécessaire renforcement du dispositif réglementaire actuel (…) Le gouvernement s’inquiète de la fiabilité des appareils de comptage des volumes d’hydrocarbures».
Une question d’autant plus importante que les recettes budgétaires du Gabon dépendent à plus de 60% de la production pétrolière. «Un meilleur comptage de la production garantie au pays hôte et aux sociétés pétrolières, un volume fiable d’hydrocarbures afin que chaque partie puisse recevoir la juste quantité d’hydrocarbures qui lui revient conformément aux stipulations contractuelles», a expliqué Jean Koumbi Guiyedi.
Dans ce sens, les plus hautes autorités recommandent l’optimisation des recettes pétrolières par un contrôle de la production et la mise en place d’un nouveau corpus réglementaire qui s’intégrera au Code pétrolier. «Les participants doivent saisir cette opportunité pour examiner sans complaisance la situation du comptage de la production et pour proposer les mesures utiles permettant de corriger les manquements constatés», a conclu le secrétaire général du ministère du Pétrole.
Les autorités gabonaises encouragent également une mise en valeur des champs pétroliers dits marginaux et l’amélioration des procédés de récupération sur les champs existants. Le principe étant que les grands ruisseaux font les grands fleuves. S’il ne faut pas se satisfaire de la culture de rente dans laquelle le Gabon s’est complu durant de longues décennies, il faut en effet s’inquiéter de ce que l’exportation et la fiscalité sur le domaine pétrolier qui contribuaient au budget de l’État pour 60% durant de longues années, n’y a amené que quelque 42% des ressources en 2010, selon les chiffres du cabinet américain Alex Stewart.
De fait et même si cela n’a pas été indiqué, le séminaire sus cité visait vraisemblablement à partager également les conclusions de l’audit commandé par l’État gabonais au cabinet Alex Stewart, bureau d’audit du secteur minier de réputation mondiale. Les termes de référence de cet auditeur étaient on ne peut plus clair : «mieux cerner les flux financiers issus de l’industrie pétrolière et renforcer sa bonne gouvernance». Plus largement, le cabinet se devait d’«auditer l’efficacité des pratiques opérationnelles en matière technique, économique, juridique et fiscale, les opérations d’exploration, de production, d’exportation et de commercialisation des opérateurs du secteur.»
Avec environ 30 champs de production, le Gabon est actuellement le 6e producteur de pétrole en Afrique avec 250 000 barils/jour. Selon les dernières estimations de la British Petroleum – BP Statistical Review of World Energy 2010, le pays possèderait 3,7 milliards de barils de réservées prouvées, les plus importantes de la sous-région.