La délégation malienne en réunion sous la présidence du médiateur burkinabè, le chef de l’Etat Blaise Compaoré pour fixer la feuille de route de la transition, à Ouagadougou, le 14
Les discussions sur l’avenir du Mali reprennent ce dimanche 15 avril à Ouagadougou. La classe politique malienne rencontre les militaires responsables du coup d’Etat du 22 mars, sous l’égide du président burkinabè. L’objectif est de fixer la feuille de route de la transition. Les débats ont duré huit heures hier, aucun accord n’a été trouvé. Mais les islamistes d’Ansar Dine acceptent l’idée de corridors humanitaires dans le Nord, sous certaines conditions.
Le président de l’association régionale de Kidal affirme être en contact avec le groupe Ansar Dine car c’est le seul groupe qui contrôlerait en réalité le Nord. Et selon Homeny Maiga, le groupe islamiste serait même prêt à sécuriser le corridor humanitaire mais à une seule condition : que l’aide humanitaire ne provienne ni de la France, ni des Etats-Unis d’Amérique. Uniquement les dons provenant des Maliens pourront être acheminés vers le Nord pour les populations.
Homeny B. Maiga, Président de l’Assemblée régionale de Kidal: « L’aide, en nourriture, médicaments et eau essentiellement, peut passer, à condition qu’elle soit 100% malienne, et acheminée par des personnes connues du mouvement. »
La restauration de la normalité dans le nord du Mali était également au cœur des échanges. « En dénonçant son retard à intervenir au Mali, nous sommes tous d’accord que la Cédéao intervienne aux côtés des troupes maliennes pour régler le problème du Nord », affirme Tieman Coulibaly, vice- président du front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la république.
Quant au colonel Sinko Coulibaly, représentant l’ex-junte, il s’est dit totalement satisfait des échanges, et révèle que les discussions ont permis de savoir qu’il y avait beaucoup de points positifs dans l’accord-cadre, mais qu’il y a aussi quelques corrections à apporter sur certains points.
Ni le profil ni le nom du futur Premier ministre n’ont été cités. « Ce qui important pour le Mali, ce sont les institutions, leur mission et leur durée. Une fois cela défini, le profil du futur Premier ministre se dessinera automatiquement», selon Soumailla Cissé de l’UPR, Union pour la république et la démocratie.
A Bamako, les Maliens suivent les pourparlers à Ouagadougou. Certains suivent ces discussions avec grand intérêt, d’autres en sont complètement détachés, comme en témoigne le reportage de notre envoyé spécial sur place.
Le mouvement islamiste Ansar Dine annonce la libération de 160 militaires. Ils avaient été fait prisonniers lors des combats dans le nord, qui ont débuté au mois de janvier dernier.