Si quelques jours avant la 28e Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football, les chantiers des échangeurs d’IAI, Nzeng-Ayong et des Charbonnages ont été ouverts au public à la satisfaction générale, le manque d’éclairage est désormais un bon terreau pour l’insécurité.
Ces derniers temps en effet, les différents chantiers de Libreville ont été ralentis et les finitions qu’ils attendent tardent à venir. Si la signalisation horizontale, au niveau de ces trois échangeurs, a tôt fait de s’effacer, la verticale n’aide pas vraiment les citoyens. Ici les véhicules, qui n’ont pas l’intention de déposer de passagers sur les trottoirs, débarquent à toute vitesse sur les voies supérieures et créent parfois la panique chez les piétons.
«On aurait mieux fait de mettre des passerelles pour faciliter la traversée aux piétons à ce niveau de la route», a pesté à voix haute une dame qui a maintes fois tenté de traverser la route au niveau du carrefour Nzeng-Ayong. En effet, si ce ne sont pas les taxis qui se garent sur les côtés de la chaussée, ce sont d’autres voitures qui déboulent à grande vitesse sans se soucier des risques d’accident.
«Regardez la vitesse avec laquelle viennent les voitures qui empruntent le pont échangeur. Ils ne pensent pas à tous ces gens qui veulent traverser», a lancé à la suite de la dame, un autre père de famille qui peinait lui aussi à traverser pour regagner son domicile au quartier Nzeng-Ayong. «On attend que le pire arrive ici ou à IAI pour que les gens se rendent compte qu’il y a des choses sérieuses à faire pour sécuriser la traversée des piétons ici», a ajouté un autre usager de la route.
Si l’absence de finitions est aussi à l’origine de l’insécurité autour de ces passerelles, on ne manquera pas de fustiger le comportement de certains automobilistes qui renvoient aux calendes grecques les petites notions de sécurité routière du code Rousseau.
Au-delà de ces aspects relatifs au trafic routier, l’absence de lampadaires est un mal qui aggrave cette insécurité de nuit. «Quand il y a au moins le courant dans le voisinage, c’est passable ici. Mais lorsque la SEEG entame ses coupures, ça craint» fait remarquer un étudiant à l’échangeur des Charbonnages. «Je ne peux pas conseiller à quelqu’un de passer par les feu rouge de Nzeng-Ayong seul et à pied aux heures tardives», ajoute-t-il.
Pour de nombreux usagers de la route, dès que les vendeurs qui écument ces carrefours s’en vont, la place est prise d’assaut par des jeunes chargeurs de taxi-clandos, qui au passage, se transforment en bandit le temps d’un brigandage. Ici, on intimide avec des armes blanches, là on fait du pickpocket.
Il est donc urgent de doter ces échangeurs de lampadaires et de signalisations verticales et horizontales appropriées, mais aussi de forces de l’ordre en opérationnelles et présentes jour et nuit. Toutes choses qui devraient contribuer considérablement à réduire l’insécurité routière et le banditisme qui se développement dans ces zones d’intense trafic.