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Mystérieuse intrusion chez Mike Jocktane

Le logement, à Libreville, de Mike Jocktane, religieux proche de l’opposition, a été le théâtre d’une mystérieuse intrusion. Dans la journée du dimanche 22 avril, un ou des inconnu(s) ont réussi à pénétrer puis à ressortir, après effraction, du domicile du leader de l’église Christ révélé aux nations. Le mobile de cet acte reste inconnu.

Le domicile de Mike Jocktane, Evêque Évêque pentecôtiste et ancien conseiller personnel du défunt président Omar Bongo Ondimba, a été forcé et saccagé dans la journée du dimanche 22 avril 2012. Selon les photos diffusées sur Twitter par un proche du religieux, les portes ont été forcées, les placards fouillés et le mobilier mis sens dessus dessous. Ce qui a été confirmé par l’Evêque joint au téléphone : les intrus ont «cassé une porte arrière en vue d’entrer dans la maison. L’habitation a été fouillée comme si ceux qui s’y sont introduit cherchaient quelque chose, vu que même les lits ont été soulevés.»

Les premiers constats effectués alors que la petite famille remettait de l’ordre dans la maison, laissent penser que les visiteurs importuns n’ont rien emporté. Sans emphase, le religieux indique que ni les téléphones qui étaient restés à la maison, ni les bijoux ou autres objets de valeurs n’ont été emportés, «du moins en l’état actuel de nos constations. Peut-être en saurons-nous un peu plus, au fur et à mesure que nous évoluerons dans le rangement.»

Comme tous les dimanches, les occupants de la maison s’étaient rendus au culte et n’y sont revenus qu’en milieu d’après-midi après quelques visites familiales. Alors que le portail n’avait nullement été forcé, ils ont été étonnés de constater que les lumières étaient allumées et les portes laissées ouvertes. Aucun indice ne permet pour le moment d’appréhender les mobiles d’une telle incursion. A moins de chercher dans les antécédents de l’homme d’église et opposant.

En effet, le 5 février dernier, encore un dimanche, des personnes roulant à bord d’une camionnette à double cabine et assurant être des agents de la Police judiciaire (PJ), avaient intimé l’ordre à l’Evêque et opposant de descendre de la voiture dans laquelle il se trouvait en vue d’être emmené au poste. Le pasteur n’y avait échappé que parce qu’il s’était embarqué dans la voiture du sociétaire de la défunte Union nationale (UN), Paul Marie Gondjout qui avait refusé d’obtempérer avant d’être l’objet d’une course poursuite, avec éruption d’armes à feu, sur le boulevard du bord de mer.

Le Procureur de la République et les services de la police, contactés par Zacharie Myboto, président de la défunte Union nationale, avaient alors assurés n’en rien savoir. Cette fois encore, le procureur de la République, par personne interposée, n’y comprend rien et a demandé à Mike Jocktane de rédiger une plainte en vue de l’ouverture d’une enquête.

Pour rappel, le militant de l’Union nationale, parti de l’opposition dissout et passé à la clandestinité, fait l’objet procès en correctionnelle pour «trouble à l’ordre public, et destruction de bien public». Appelé à comparaître le 2 février dernier au tribunal de Libreville, son audience a été reporté sine die du fait de la récusation du tribunal par sa défense.

Au cours d’une conférence de presse donnée deux après la course-poursuite sus citée, Mike Jocktane avait laissé entendre que «mon soutien à André Mba Obame, mon appartenance à l’Union Nationale et mes déclarations dans un livre sur les relations françafricaines me valent depuis un an le courroux du régime en place.» A ce jour, Mike Jocktane demeure le seul opposant poursuivi en justice pour les émeutes synchroniques à la prestation du serment présidentiel par André Mba Obame et son exil dans les locaux du PNUD à Libreville.

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