Le ministère de la Famille et des Affaires sociales a organisé samedi dernier une conférence sur le mariage coutumier, à l’esplanade de l’immeuble Arambo, en vue d’impliquer un plus grand nombre dans le processus de prise de décision.
Le ministère de la Famille et des Affaires sociales, a organisé samedi dernier, une conférence sur le mariage coutumier, à l’esplanade de l’Immeuble Arambo en vue d’impliquer un plus grand nombre dans le processus de prise de décision. Pour clore les activités commémorant la Journée nationale de la femme, la ministre en charge de cette institution, Honorine Nzet Bitéghé et le magistrat Mba Ondo ont animé cette conférence en vue d’édifier l’assistance sur la question. La manifestation a vu la présence des partenaires, des maires, des pasteurs, des sourds muets et de plusieurs femmes et hommes venus s’outiller. Cette conférence tenue par les spécialistes avait pour objectif de mener des actions de sensibilisation et d’information, de recueillir l’appréciation des uns et des autres sur la survie du mariage coutumier et d’identifier les thématiques qui influencent fortement la vie des citoyens, en général, et celles des femmes, en particulier. A ce propos, la ministre a clairement décliné que, l’essentiel réside dans la volonté commune de lutter contre toutes les formes de discrimination et d’apporter une valeur juridique à une coutume à laquelle toute la communauté, sans distinction de rang social, ne veut déroger. Il s’agit là, d’une démarche qui va établir l’équité des droits entre les deux formes de mariage. Une occasion pour elle, de saluer la clairvoyance du chef de l’Etat qui, lors du conseil des Ministres délocalisé de Lambaréné, a instruit le gouvernement de mettre en place une commission de réflexion pour proposer au législateur les conditions de législation du mariage coutumier. Pour cela, leurs interventions doivent être une contribution à ce vaste chantier qui participe à l’émergence de l’égalité des droits entre le mariage coutumier et le mariage civil. Selon Ondo Mba, le mariage coutumier a existé juridiquement au Gabon pendant toute la période coloniale jusqu’au 31 mai 1963, date à laquelle la loi n° 20/63 est venue formellement, pour ne pas dire brutalement, interdire la pratique de la dote. Les mariages coutumiers occupent la première place des statistiques comme étant beaucoup plus pratiqués que le mariage devant l’officier de l’état civil, étant entendu qu’il est avéré que ceux qui vont à l’officier de l’état civil ont, soit fait préalablement le mariage coutumier, soit s’y conforment postérieurement. Pour le magistrat, il y a là, une résistance évidente de la coutume face à la loi, les populations, malgré la loi d’interdiction du mariage coutumier s’accrochent à leur tradition sans rejeter totalement la loi moderne. C’est pour cela qu’à bon droit et à juste titre la loi fondamentale, en son article 1er définit la “Famille’’, sans exclusive, comme cellule de base naturelle de la société et précise que le mariage est le support légitime, tous deux, c’est-à-dire la famille et le mariage étant placés sous la protection de l’Etat. Au terme de cette conférence, la ministre a dit, “je reste convaincue qu’ensemble, nous pourrons bouger les lignes pour une avancée significative de l’accès des femmes aux droits, au savoir, au pouvoir et à l’avoir’’, a-t-elle conclu.
Chancelle BIKET ONANGA