Le 6 décembre 2011, André Biyogo Poko a envoyé le Gabon en finale du Championnat d’Afrique des moins de 23 ans de football. Son but face au Sénégal a aussi et surtout qualifié la sélection olympique gabonaise pour ses tous premiers JO. Depuis ce coup de tête en or, le milieu de terrain polyvalent ronge son frein aux Girondins de Bordeaux et compte sur les Jeux de Londres pour lancer sa carrière.
A 19 ans, la carrière professionnelle d’André Biyogo Poko n’a toujours pas commencé. Pourtant, le milieu de terrain des Girondins de Bordeaux mérite déjà un surnom : « casque d’or ». Non pas que le footballeur exhibe une chevelure peroxydée ou qu’il marque des buts de la tête en rafale. Mais le Gabonais, malgré ses 173 centimètres, a mis un but en or, le 6 décembre 2011 face au Sénégal. Un coup de boule à la 120e minute synonyme de finale du Championnat d’Afrique des moins de 23 ans (U23) et surtout de toute première qualification du Gabon pour les Jeux Olympiques.
Un moment dont il se délecte encore : « A chaque fois que je rentre au Gabon, les gens dans la rue ne me parlent que de ce but. Je le re-regarde sur DVD. Je re-visionne le match en entier. Je n’étais pas titulaire mais je rentre en jeu et je marque dans la foulée… »
Il ronge son frein à Bordeaux…
Depuis son geste décisif, André Biyogo Poko a multiplié les bons moments en sélection : un titre de champion d’Afrique U23, un quart de finale de CAN à domicile avec les Panthères du Gabon… Et bientôt, ces JO 2012 que le garçon né à Bitam attend avec impatience. « Les Jeux vont peut-être lancer ma carrière », espère-t-il.
Le 31 août dernier, André Biyogo Poko s’était engagé pour trois saisons avec les Girondins de Bordeaux. Recommandé par l’ancien entraîneur bordelais Gernot Rohr, le milieu polyvalent avait séduit les dirigeants aquitains par son abatage et un joli but inscrit (du pied droit, cette fois) lors d’un match amical entre le Gabon et les Girondins.
Depuis, le joueur attend encore de disputer ses premières minutes dans l’élite du championnat de France. « Le coach (Francis Gillot) note bien tout ce qui se passe à l’entraînement mais l’équipe n’a pas encore retrouvé sa stature. Du coup, il ne veut pas courir le risque de lancer de jeunes joueurs, explique Poko sans amertume. Peut-être que la saison prochaine, j’aurai ma chance ».
…en attendant les JO 2012
Non-titulaire en Ligue 1, l’ex-sociétaire de l’US Bitam espère donc être libéré par son club pour les Jeux Olympiques : « Je n’ai pas évoqué le sujet avec les dirigeants (1) mais je pense qu’ils seront d’accord. Ils savent que ce tournoi sera favorable à la suite de ma carrière. Humainement, j’ai du mal à imaginer qu’on refuse ça à un jeune joueur comme moi. »
Et il conclut : « J’ai vécu une Coupe d’Afrique 2012 formidable avec les Panthères. C’était ma première grande compétition. Je ne vais pas l’oublier de sitôt. Mais les JO, c’est un événement dont rêve tout footballeur. Certains n’ont jamais eu la chance d’y participer. »
Aux Jeux, le Gabon affrontera la Suisse, le Mexique, puis la Corée du Sud en phase de poules. André Biyogo Poko rêvait de croiser Lionel Messi et Kaka. L’Argentine n’est pas qualifiée et le Brésilien ne devrait pas être retenu pour aller à Londres. Les absences des deux Ballons d’Or seront bien les seuls regrets de Poko cet été.