Détenue au centre de rétention d’Hendaye, la dame ne souhaite pas aller en Italie où le préfet veut l’envoyer.
C’était un peu le monde à l’envers, hier, au tribunal de Bayonne, où le juge des libertés, saisi par le préfet des Pyrénées-Atlantiques, devait se prononcer sur le sort d’une Gabonaise âgée de 58 ans, interpellée il y a quelques jours par la Police de l’air et des frontières (PAF), dans le TGV Paris-Tarbes. En principe, le préfet demande toujours la reconduite à la frontière de gens qui veulent rester sur le territoire national. Or, hier, il réclamait que soit maintenue – jusqu’au 2 mai tout au moins – sur le territoire national, la grand-mère qui n’a pourtant qu’un désir : retourner au Gabon.
Demande d’asile à l’Italie
La dame est en France depuis le 5 janvier, quand elle a atterri à Roissy pour rendre visite à sa famille, une partie à Paris, une autre à Lourdes. Mais comme elle ne disposait que d’un visa pour l’Italie, elle a déjà fait l’objet d’une première tentative d’expulsion, retoquée par la justice. À cette occasion, et sans mesurer la portée de son geste, elle demandait l’asile politique à l’Italie. Avant de renoncer à cette demande, ce dont semble-t-il, l’Italie n’a pas été informée.
Les procédures suivant leur cours, la dame, en situation irrégulière, était considérée en fuite, lorsqu’elle a été arrêtée par la PAF. Et si le préfet demandait au tribunal son maintien en rétention, c’est pour pouvoir l’expédier le 2 mai en Italie, seul État, en vertu des accords de Dublin, à pouvoir statuer sur son sort, puisqu’elle lui a demandé l’asile politique.
Au motif d’irrégularités dans la garde à vue, le juge a débouté le préfet de sa demande. Décision dont le parquet a fait appel.