A l’occasion de son allocution le mercredi 2 mai dernier, à Libreville, à l’endroit de la Haute administration, le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, a lui aussi défendu la cause des agences qui œuvrent au Gabon dans la cadre de la mise en musique du Gabon émergent.
Le propos du chef de l’État gabonais arrive à moins de cinq jours de la sortie du porte – parole de la présidence de la République, Alain Claude Bilié Bi Nze, qui avait déjà tenté, lors d’une conférence de presse, de justifier la présence des Agences dans le système de fonctionnement de l’administration gabonaise.
En effet, si toutes ces voix montent désormais, c’est que le débat sur ces structures a fait couler beaucoup d’encre et de salive, ces temps dernier. D’aucuns estiment que ces organismes ne sont que des éléments ministères déguisés qui ravissent l’autorité au chef du gouvernement et à ses ministres.
De cet aperçu, les membres de la Coalition des partis politiques pour l’alternance (CPPA, opposition) étaient montés au créneau pour donner leur appréciation de ces organes.
«Le véritable gouvernement de la République, celui qui tient les cordons de la bourse se trouve malheureusement ailleurs: c’est à la présidence de la République, par le biais de ses multiples agences qui ne sont responsables ni devant le Parlement, ni devant la Cour des comptes. De plus, ces agences empiètent sur les champs des compétences des départements ministériels et fonctionnent dans l’opacité la plus totale. On peut s’interroger en effet sur la capacité d’un gouvernement, privé de tous ses moyens, à mettre en œuvre un programme politique», avait déclaré la Coalition lors de sa réunion du vendre 27 avril dernier à Libreville.
A son tour, le président de la République, dans une allocution, axée sur la bonne marche, l’efficacité de l’administration gabonaise, contre-attaque et précise : «les Agences et autres services publics personnalisés ne sont pas des ministères bis. Ils sont le bras séculier des Départements Ministériels dont ils dépendent par le lien juridique de la tutelle administrative et technique. Ils n’évoluent pas en marge du système public. Ils en sont un maillon. Ce sont des instruments au service des Ministères, des contribuables, des usagers et des citoyens.»
Pour Ali Bongo, «en mettant sur pied une administration dont le fonctionnement est fondé sur le principe de la spécialité des tâches, les cabinets politiques et l’administration centrale, avec pour rôle de conduire les tâches d’orientation, de conception et de contrôle. Les services publics personnalisés, et certains services centraux en régie, dans le cadre de leurs périmètres, sont pour leur part chargés de mener les tâches d’exécution et de mise en œuvre des politiques publiques mais aussi de conseil aux organes de décision et de contrôle, lorsque cela peut s’avérer nécessaire.»
Dès lors, le locataire du palais du bord de mer a relevé que «les Agences vont permettre de réaliser les projets avec plus de diligence, d’efficacité et de transparence. Pour ne citer qu’un exemple, l’Agence Nationale des Grands Travaux, ANGT, nous en a fait la preuve lors de l’organisation de la CAN 2012».