spot_imgspot_img

Journée mondiale de la presse : l’Unesco dresse un bilan mitigé de la situation

Le Gabon, à l’instar des autres pays du monde, a célébré hier la Journée internationale de la liberté de la presse, qui a été instaurée par l’Assemblée générale des Nations unies en décembre 1991.

Pour cette onzième manifestation, le thème retenu par la communauté internationale porte sur « Les nouvelles voies : la liberté des médias au service de la transformation des sociétés ». Selon M. Mohamed Bachiri, représentant de l’Unesco au Gabon, le choix de ce thème a été inspiré directement par les évènements socio-politiques récemment intervenus dans certains pays arabes.

Dans son allocution de circonstance, le représentant résident de l’Unesco au Gabon a dressé un état des lieux de la situation de la presse au Gabon, au travers d’une évaluation menée conjointement par des experts internationaux et des personnes ressources au plan national, durant la période de juin à octobre 2011, avec la participation du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Il ressort du constat mené par cette équipe d’experts un déficit sensible dans le respect de la liberté d’expression.

Celui-ci est perceptible à travers l’augmentation des interpellations de journalistes et d’éditeurs de presse en raison de la publication ou de la diffusion de certaines informations. Ces interpellations, selon le rapport, ont pour conséquence directe l’autocensure excessive de la part des journalistes.

Mais ledit rapport fait tout de même état de l’affirmation continue du pluralisme et de la diversité, compte tenu de la création de nouveaux groupes de presse bénéficiant de davantage d’autonomie et d’indépendance, y compris dans le secteur des médias d’Etat, tels que Gabon Télévision, Radio Gabon et Télédiffusion du Gabon l, désormais investis d’une mission de service public de l’audiovisuel.

Concernant la presse privée, l’étroitesse du marché de la publicité, la forte imbrication entre acteurs politiques et médias audiovisuels, le taux élevé des invendus de presse, etc, constituent, selon le rapport, des freins qui plombent considérablement l’essor des média privés et l’émergence de véritables entreprises de presse.

Au sujet de la formation, les experts soulignent, pour le déplorer, le fait que le paysage médiatique est occupé par un très faible taux de journalistes dûment formés. A cet effet, le besoin de renforcement des capacités, par le canal de formations appropriées dispensées à ces derniers, se fait de plus en plus sentir.

Les sanctions pour manquements professionnels ne peuvent seules, selon le rapport, garantir à long terme l’amélioration de la qualité des contenus, ni entrainer mécaniquement le nécessaire respect des principes d’éthique et de la déontologie journalistiques.

M. Mohamed Bachiri a conclu en appelant à l’élaboration d’un code de déontologie et d’une convention collective dans le secteur des médias ; et à une revitalisation de l’organe d’autorégulation.

Au regard de ce qui a été relevé par ce rapport, le président du Conseil national de la communication (Cnc), Jean Ovono Essono, a indiqué que son institution, qui déplore également ce déficit de professionnalisme, se donne pour principale mission de promouvoir la formation au bénéfice des professionnels de la communication du service public comme de la presse privée.

Pour sa part, le ministre de l’Economie numérique, de la Communication et de la Poste, M. Blaise Louembe, a souligné que la presse ne peut véritablement jouer son rôle que si elle jouit pleinement de sa liberté ; et rappelé aux uns et autres que les médias contribuent effectivement à la transformation de la société.

Il a également salué le travail abattu par ces experts nationaux et internationaux, pour avoir mis à la disposition du Gabon ce rapport, qui est un outil dont le gouvernement se servira pour recadrer sa politique dans le secteur de la communication.

Les manifestations se sont poursuivies par une série d’exposés et d’échanges axés sur : « Défis pour les médias dans un nouvel environnement » et « La difficulté d’accéder à une information de qualité compromet la liberté des médias’’.

Le ministre Louembé a souhaité que ces débats débouchent sur des conclusions qui puissent mériter d’être prises en compte par le gouvernement.

Larson Koumba (Gabon Matin)

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES