Plaque tournante de la Françafrique, le Gabon a félicité, par le biais du président Ali Bongo, François Hollande pour sa victoire à l’issue du second tour de la présidentielle française. Elu président avec 51,67% des voix face à Nicolas Sarkozy (48,38%), le porte-étendard du Parti socialiste (PS) est devenu le 7e président de la République française.
«Je voudrais en cette circonstance particulièrement heureuse, adresser à votre excellence, au nom du peuple gabonais, du gouvernement et en mon nom, nos plus vives et très chaleureuses félicitations», a écrit Ali Bongo, soulignant que «cette brillante victoire vient couronner votre volonté et votre engagement à assumer les plus hautes charges de l’État et votre détermination à proposer un projet de société alternatif approuvé par la majorité du peuple français».
Dans sa correspondance, le président gabonais indique que le Gabon et la France, liés par l’histoire, ainsi que par des relations d’amitié et de coopération denses depuis le 17 août 1960, ont régulièrement réussi à maintenir ces liens plus que cinquantenaires grâce à une volonté permanente de dialogue, une compréhension mutuelle, et en privilégiant les intérêts de leurs deux pays et de leurs peuples respectifs.
«C’est avec enthousiasme que je renouvelle ici, à l’instar de nos prédécesseurs, notre mon entière disponibilité à œuvrer avec vous au raffermissement de notre partenariat stratégique», conclu le texte. Acteur majeur de l’opposition et ancien baron du régime en place au Gabon, Zacharie Myboto a, quant à lui, espéré la fin de la Françafrique pour laquelle le Gabon est souvent présenté comme l’un des symboles.
«Pour l’Afrique et singulièrement pour le Gabon, ce choix du changement comme nous l’avons entendu pendant sa campagne, devra être celui de la promotion de la démocratie et la fin de la sinistre Françafrique avec ses pratiques rétrogrades et dictatoriales. Ainsi pour moi comme pour l’Union nationale, la page Nicolas Sarkozy est-elle tournée avec ses sombres souvenirs. Je félicite le peuple français et le président François Hollande», a affirmé a affirmé Zacharie Myboto, selon des propos rapportés par l’AFP.
Avant son élection, dans une récente interview relayée par le journal Le Messager, François Hollande, interrogé sur la Françafrique, a affirmé : «J’ai annoncé que je voulais définitivement rompre avec les dérives de la Françafrique. Il ne s’agit pas seulement de faire disparaître la cellule africaine de l’Élysée, nous le ferons, mais d’ériger la transparence en principe cardinal de toute notre diplomatie africaine. Je veillerai tout particulièrement à ce que l’action des acteurs publics soit irréprochable en la matière». Le nouveau n°1 français tiendra-t-il sa parole ? Une question d’autant plus importante que son prédécesseur avait également fait cette promesse, sans pour autant y parvenir.