Depuis l’annonce de l’arrivée à l’Elysée du socialiste François Hollande qui a promis, durant sa campagne, d’engager «une rupture» avec «les vielles pratiques de la Françafrique», les Africains francophones notamment espèrent la fin de l’action néocoloniale prêtée à la France en Afrique, dénommée Françafrique. Une notion que l’on utilise parfois sans en comprendre véritablement le sens.
Selon Wikipedia, l’expression «Françafrique» est un «terme utilisé pour qualifier, généralement de manière polémique, l’action néocoloniale prêtée à la France en Afrique, soit l’ensemble des relations personnelles et des mécanismes politiques, économiques et militaires qui lient la France à ses anciennes colonies africaines, ainsi qu’à un certain nombre d’autres pays africains. Héritées dans la plupart des cas d’un passé colonial commun, ces relations s’appuient sur des réseaux officiels mais surtout officieux».
L’ensemble des pays de l’Afrique francophone à savoir le Togo, le Congo-Brazzaville, la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Burundi, le Tchad, les Comores, le Gabon, le Burkina Faso, Madagascar, le Bénin, la Tunisie, le Maroc, la Guinée, le Niger, Djibouti, le Mali, la Centrafrique, la Mauritanie, la Guinée Conakry, l’Algérie, mais aussi d’autres pays dans lesquels l’influence française a acquis un certain poids depuis les indépendances comme la Guinée Équatoriale, sont concernés par la Françafrique.
La cellule africaine de l’Élysée est le lieu où s’élaborent depuis des décennies les politiques à appliquer à l’Afrique. «Échappant largement au ministère des Affaires étrangères, la politique africaine de la France est depuis toujours élaborée à l’Elysée, ou plutôt à la cellule africaine de l’Élysée (au 2 rue de l’Elysée), où le Président et ses conseillers décident notamment de l’assistance militaire à apporter aux pays africains ou aux régimes qui les gouvernent.»
La cellule africaine est indissociable de son fondateur, Jacques Foccart, nommé par le Général de Gaulle puis mentor « africain » de Jacques Chirac (qui, au début de son mandat, aurait admis l’avoir eu tous les jours au téléphone)».
Outre la cellule élyséenne, il y a des diplomates occultes et des intermédiaires officieux qui agissent pour le maintien de ce système. «La Françafrique est davantage une affaire de réseaux officieux et d’émissaires occultes que de diplomatie officielle. Ainsi gravite autour des représentations diplomatiques officielles de la France en Afrique toute une nébuleuse d’acteurs qui se caractérisent par leur réseau de connaissances personnelles où se côtoient dirigeants politiques, hommes d’affaires, agents de renseignement, militaires ou mercenaires », indique-t-on.
Cette notion mise en application, s’articule autour de l’Aide au développement dont deux organismes sont gérés par la France. Il s’agit de l’AFD qui gère les financements d’État à État, et la Proparco qui finance le secteur privé des pays en développement.
Il y a également des accords de défense signés au moment des indépendances et qui donnent le cadre de la coopération militaire entre la France et divers pays africains. Ces mêmes accords empiètent parfois largement sur le terrain économique dans leurs annexes et sont souvent complétés par des accords spéciaux, tenus secrets.
Aujourd’hui, les Affaire Elf, les ventes d’armes à l’Angola (dite Angolagate) et les « biens mal acquis » sont les principaux dossiers médiatiques qui assombrissent le ciel des relations entre la France et ses anciennes colonies. Mais ce ne sont bien entendu pas les seules, sans parler de toutes celles qui restent à dévoiler.