Dans une interview accordée au quotidien L’union, le 8 mai, le directeur général de l’Agence nationale des grands travaux (ANGT), Henri Ohayon, s’épanche, entre autres, sur la supra structure qu’il dirige, les grands travaux et les 12 000 milliards d’investissement programmés sur les cinq prochaines années au Gabon.
D’entrée de jeu, les questions du journaliste de L’union, Jonas Ossombey, au directeur général (DG) de l’Agence nationale des grands travaux, Henri Ohayon, portent sur les nombreuses questions que se posent les Gabonais au sujet de l’arrêt des travaux tant des échangeurs que du stade omnisport Omar Bongo.
Échangeurs, stades et autres chantiers suspendus
Précisant qu’ «il est évident qu’achever les travaux des échangeurs est un élément important et essentiel pour la population gabonaise», le DG de l’ANGT a tenu à lever tout équivoque en indiquant que «les travaux reprendront de manière séquentielle en commençant avec celui des Charbonnages afin d’assurer la mobilisation maximale des équipes de l’entrepreneur, suivi de ceux de IAI et de Nzeng Ayong».
Henri Ohayon attribue les retards constatés aux changements intervenus dans le design, les méthodes de construction et à des conditions particulières. Il reconnait néanmoins, ainsi que l’indiquaient de nombreux journaux privés, que ces retards sont également la conséquence des délais de paiement. «Une partie du retard serait reliée au délai de paiement dans lequel l’ANGT n’était pas impliquée préalablement», a-t-il soutenu.
Ce qui est sûr, a-t-il révélé, «la reprise des travaux est prévue pour le lundi 14 mai» et les travaux des Charbonnages devraient arriver à leur terme, selon l’entreprise SOCOBA, citée par M. Ohayon, dans sept semaines à l’exception de la couche finale.
En venant aux travaux du stade omnisport président Omar Bongo, le patron de l’ANGT explique que cette structure a lancé des «études complémentaires et la maquette du futur stade sera présentée dans les semaines à venir». Ce qui n’empêche pas que les travaux incluant l’aménagement extérieur puissent prendre fin avant fin juillet 2014.
Retard des travaux consécutifs aux casses et déguerpissements de Libreville
L’interviewer du quotidien L’union aborde également la polémique relative au lancement des travaux sur les sites de Libreville qui ont fait l’objet d’un déguerpissement des habitants, il y a quelques mois. Notamment, l’aménagement du quartier Glass, l’axe échangeur de Lalala-marché d’Oloumi et la route dite des PK.
Pour ce qui est de Glass le DG de l’ANGT explique qu’ «après l’approbation par les ministères, le design a été complété et un avis d’appel d’offre a été lancé le 3 mai dernier. La première phase des travaux devra commencer dès juillet prochain pour se terminer 8 mois plus tard.» Or, concernant la voie de PK7-PK 12, il laisse entendre que le «design est en cours de réalisation afin de déterminer les lignes de construction nécessaires (…) Cela permettra, par la suite, de lancer les avis d’appel d’offres dans les prochaines semaines.»
Controverse autour du statut ambigüe de l’ANGT
Abordant une autre question qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive ce dernier mois du fait de l’indication, par bon nombre de leaders d’opinion, de ce que l’ANGT ne rend des comptes qu’à la présidence de la République, M. Ohayon a simplement indiqué qu’«hormis les projets transversaux (impliquant plusieurs ministères) les projets sont sous la responsabilité du ministère». «De plus, il est de notre devoir, de rapporter les avancements des travaux, des études, et autres au président de la République et au Conseil d’orientation de l’ANGT», a-t-il soutenu non sans dire, à la suite du président Ali Bongo Ondimba, que les «Agences ne sont pas des ministères bis», pour rappeler les missions de cette Agences qui n’est qu’un maître d’ouvrage délégué, selon les explications données.
Enfin, dans ce dialogue, Henri Ohayon explique que ces 12.000 milliards de francs CFA annoncés pour le financement des investissements dans le pays «englobent le financement de certains projets dont les travaux ont commencé, par exemple, en 2010 et 2011 et qui continueront en 2012 et après». «De plus, ce montant comprend aussi des projets élaborés sous la forme de concessions financées à plus de 90% par des entreprises ainsi que des financements que le gouvernement pourra décider de sécuriser ou qui pourraient être obtenus dans le cadre des partenariats public-privés», a-t-il étayé avant de conclure que «par conséquent 12000 milliards de francs CFA n’est donc pas une somme que l’Etat va sortir intégralement de ses caisses ».
Henri Ohayon se défend aussi de ce qu’il se dit qu’il n’y a que des expatriés à l’ANGT. «Ceux qui pensent ainsi ne sont pas au courant de ce que nous avons accomplis. Peut-être que j’aurai dû communiquer plus à ce sujet», a-t-il dit avant de réfuter les allégations de corruption au sein de cette structure.