Libreville(AGP)- Les deux braconniers, Jean Rémy Bamangoye et Laurence Kenyams ont écopé de huit mois de prison ferme, tandis que les commanditaires, Emane Mendoume et Ncham Aaron ont été condamnés à six mois de prison ferme.
Le samedi 21 avril 2012, une équipe d’écogardes du Parc National d’Ivindo avait surpris deux braconniers, Jean Rémy Bamangoye et Laurence Kenyams, en plein Parc National. Ils venaient d’abattre un singe mandrill, espèce intégralement protégée, ainsi qu’un potamochère et une antilope. Ils disposaient également d’un fusil calibre 12 de marque Simplex, d’une carabine de calibre 458 utilisée pour la chasse d’éléphants, des munitions correspondantes, et d’une hache pour retirer les précieuses dents (défense en ivoire) des éléphants qui auraient été abattus. Heureusement, les braconniers ont été interpellés avant de finir leurs méfaits par les agents d’écogardes du Parc National d’Ivindo, et ont aussitôt conduit à la brigade de recherches de la gendarmerie puis déferrés au tribunal de Makokou. L’enquête menée par le Parc National d’Ivindo avec l’appui de la gendarmerie a également permis de mettre la main sur les deux commanditaires notamment Emane Mendoume et Ncham Aaron. Alors qu’ils étaient tous en détention à la maison d’arrêt de Makokou, ils ont finalement été condamnés le 10 mai dernier. Les deux braconniers ont été condamnés à huit mois de prison ferme et les deux commanditaires à six mois de prison ferme. Ils ont, en effet, enfreint plusieurs lois ; la loi n°3/2007 du 27 juillet 2007 relative aux parcs nationaux, la loi n° 16/01 du 31 décembre 2001 portant code forestier en République Gabonaise et la loi 15/82 du 24 janvier 1983 fixant le régime des armes et munitions en République Gabonaise. Le parquet et le tribunal ont pris leur responsabilité et ont ainsi concrétisé la volonté gouvernementale de lutter contre le grand braconnage, souvent orchestré par des expatriés pour des motifs financiers. L’ivoire est en effet un produit recherché en Asie et est l’origine d’une grande criminalité qui a des liens étroits avec le trafic de drogue et d’armes et use de tous les moyens disponibles, notamment la corruption, le blanchiment d’argent la violence… Malheureusement, le trafic d’ivoire est en pleine recrudescence et il est donc à souhaiter que les efforts du Gouvernement et notamment des Eaux et Forêts et de l’Agence Nationale des Parcs Nationaux continueront à être renforcés et redoubleront pour lutter contre ce fléau et protéger le patrimoine naturel gabonais.
