Débuté le 7 mai dernier suite à l’annonce faite par le président Ali Bongo Ondimba, a l’issue du Conseil des ministres du 3 mai dernier, la session criminelle spéciale qui a débuté à Libreville, s’est déporté le 14 mai dernier à Oyem dans la province du Woleu-Ntem jusqu’au 31 mai prochain.
Cette initiative bien que louable laisse bon nombre de personnes sceptiques quant à la suite à donner à ces dossiers qui passent et passeront sous le peigne fin des hommes de droits. Pour l’association de lutte contre les crimes rituels (ALCR) et les ONG partenaires, «ces sessions ne sont pas des événements spéciaux, car ce sont des cessions programmées chaque année par la cour d’appel. C’est une déformation de la pensée du chef de l’État lors de son intervention devant son cabinet».
L’anxiété des populations et des parents des victimes de crimes rituels réside dans le traitement réservé aux commanditaires de ces actes ignobles. «Nous voulons voir tous les commanditaires arrêtés et jugés devant la loi, car nul n’est au-dessus de la loi», a lancé le président de l’ALCR, Jean Elvis Ebang.
«Monsieur le président de la République, tant que les Gabonais ne verront pas les trois principaux acteurs coupables qui composent le réseau, arrêtés et jugées publiquement, votre message n’aura pas d’effet. Cette chaîne est constituée de commanditaire, de l’assassin et du marabout», a indiqué Jean Elvis Ebang.
Qu’est-ce qui peut bien justifier le silence complice et cette passivité des autorités judiciaires à interpeler les commanditaires de ces crimes ainsi que leurs conseillers quand on sait que les exécutants de cette basse besogne n’agissent pas de leur propre initiative?
Il est nécessaire que chacun des membres de cette chaine, réponde de ces responsabilités, selon le sort qui lui est réservé. «Nous avons brisé le tabou, dépassé la phase des constats par la dénonciation. Nous avons des propositions concrètes actuellement après sept ans de lutte pour mettre fin à ces pratiques si et seulement si elles sont retenues et appliquées sans rejet», a conclu Jean Elvis Ebang.
Toutefois, signalons que, la première audience des sessions criminelles qui s’est ouverte au parqué de Libreville, a permis de mettre en lumière le rôle de commanditaire d’un sénateur dans le crime sur une fille de 12 ans.