Libreville(AGP)- C’est en substance les différences annonces faites hier devant les députés, respectivement par le ministre de la Défense nationale, Rufin Pacôme Ondzounga, et celui en charge de l’Economie numérique, de la Communication et de la Poste, Blaise Louembé, suite à leur interpellation.
Les députés sont désormais éclairés sur les motifs de l’interpellation des ministres de la Défense nationale, Pacôme Rufin Ondzounga, et de l’Economie numérique, de la Communication et de la Poste, Blaise Louembé, sur le retrait des troupes Gabonaises de la République Centrafricaine et sur la migration de la télévision terrestre analogique vers la télévision numérique terrestre(TNT). Interpelé sur la présence des troupes gabonaises en République Centrafricaine par Emmanuel Lathé, député du siège unique du département de l’Ogooué et des Lacs, le ministre de la Défense nationale, Rufin Pacôme Ondzounga a indiqué que le retrait définitif des troupes se fera au mois de décembre 2013. Cette décision, a dit l’orateur, découle des chefs d’Etat qui ont institué la MICOPAX. Il a toutefois souligné un désengagement progressif et modulaire de la Force en cours. Dans cette logique, le ministre de la Défense nationale a dit qu’avec 150 militaires au départ, le Gabon qui est appelé à commander la MICOPAX à compter de juin 2012, n’engagera plus sur le théâtre que le commandement de la Force et son Etat major, soit un effectif global de 38 soldats. A cet effet, il a fait savoir aux honorables députés que le calendrier de retrait sera désormais déterminé par les contraintes matérielles, humaines et financières. Rufin Pacôme Ondzounga est revenu sur le contexte et le bien fondé de la présence des troupes gabonaises en République Centrafricaine. Il a rappelé que cette présence découle d’un long processus. D’abord, des accords signés le 25 janvier 1997, période au cours de laquelle le feu président Omar Bongo Ondimba et ses homologues décidèrent de l’envoi des troupes en RCA, dans le cadre de la mission internationale de surveillance des accords de Bangui(MISAB), suite aux mutineries successives des forces armées centrafricaine en fin 1996 et des crises intra-étatiques graves qui prévalurent dans sept pays sur les 11 que compte la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale(CEEAC). Par la suite, le remplacement du mandat de la MISAB par un deuxième mandat notamment, celui de la mission des Nations Unies en République Centrafricaine (MINURCA), le 27 mars 1998, dont l’institution relevait de la résolution 1159 du conseil de sécurité des Nations Unies. Pour le ministre de la Défense nationale, cette mission avait comme objectif de soutenir l’organisation des élections législatives en 1998, en dehors de ces missions classiques. Toujours en ce qui concerne le processus de la présence des troupes gabonaises en RCA, Rufin Pacôme Ondzounga dira qu’après le désengagement de la MINURCA, la médiation du Gabon, suite à la tentative de coup d’Etat visant à renverser le l’ancien président, Ange Félix Patassé, aboutira à la signature des accords de Libreville, sous l’égide du défunt président Omar Bongo Ondimba. Lesquels permettront la création d’une force multinationale de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (FOMUC) déployée dans le cadre du troisième mandat à Bangui en octobre 2002. Ce mandat, a dit le membre du Gouvernement, fut une fois de plus prorogé pour une durée de six mois du 1er janvier au 30 juin 2008 avant le transfert d’autorité de la CEMAC (FOMUC) à la CEEAC qui entraina la création de la MICOPAX(mission de consolidation de la paix ), le 12 juillet 2008, sur décision des chefs d’Etats et de Gouvernements réunis à Brazzaville, en fin décembre 2007. Tout ce processus, a indiqué le ministre de la Défense, rentrait dans le cadre de la politique de paix du défunt président Omar Bongo Ondimba qui avait pris conscience de la nécessité d’agir rapidement, afin de trouver des solutions susceptibles de prévenir la contagion des crises en Afrique Centrale, face aux multiples crises internes survenues aux pays voisins du Gabon. Pour sa part, le ministre en charge de l’Economie numérique, Blaise Louembé, interpelé par Emmanuel Idoundou, le député du siège unique du département de la Doutsila, a fait savoir aux députés que Gabon Telecom est l’opérateur qui dispose en exclusivité d’une délégation de service public pour la gestion du service universel depuis cinq ans dès la publication de la loi 05/2001. Toutefois, Blaise Louembé a indiqué que suite à la privatisation de cette entreprise, et à la signature le 09 février 2007, de la convention de délégation de service public, une nouvelle date de fin de l’exclusivité a été fixée à partir de la date de privatisation et correspond à cinq ans, soit le 09 février 2012. Et conformément, à l’article 14 du cahier des charges de la DSP, Gabon Telecom a établi des conventions pour l’exploitation des téléboutiques, ou des télé-centres avec des tiers privés au termes desquelles ils assureront la distribution du service universel, notamment dans les zones à faible densité. Toujours en réponse à la question relative à l’opérateur disposant de la délégation de service universel et du mécanisme de financement mis en place, le ministre en charge de l’Economie numérique a indiqué ce domaine relève des missions confiées à l’Agence de Régulation des Communications Electroniques des postes(ARCEP). Il s’agit notamment de l’élaboration d’un programme de développement du service universel à l’extérieur des zones de desserte de Gabon Telecom, la gestion comptable et financière du fonds de service universel financé principalement par les contributions des opérateurs non soumis au régime de délégation de service public(DSP) et la mise en œuvre du programme de développement du service universel en affectant les ressources disponibles du fonds. Blaise Louembé a tout de même précisé que le financement du mécanisme proviendrait des opérateurs détenteurs des licences et des autorisations, des droits, des redevances et les contributions sur les radiocommunications prélevés au titre de l’attribution des licences, de l’usage de fréquences, des frais de contrôle, de gestion du spectre, selon une clé de répartition fixée par arrêté du ministre en charge de la communication. Enfin, s’agissant de la migration de la télévision terrestre analogique vers la télévision terrestre numérique(TNT) en 2015, Blaise Louembé a dit que les actes signé par le Gabon au cours de la conférence régionale de radiocommunications, organisée par l’union internationale des télécommunications à Genève en 2006, fixent deux dates dont la fin de l’analogie en VHF le 17 juin 2020. Dans cette optique, le ministre en charge de l’Economie numérique a dit que le programme d’installation pour la couverture du territoire national en TNT a été élaboré pour compter de 2011. Ce programme prévoit la livraison du premier lot d’équipements en 2012. Pour Blaise Louembé, une enveloppe budgétaire de 600.000.000 FCFA est inscrite dans la loi des Finances 2012. Enfin, il a indiqué le Gouvernement envisage en partenariat avec les opérateurs de téléphonie mobile, bénéficiaire de dividende numérique, de prendre les dispositions pour faciliter l’acquisition des adaptateurs et des terminaux TNT à des conditions tarifaires abordables pour les populations pour les populations à revenu modestes, dans le but de supporter les coûts des terminaux.