En présidant hier le second Conseil de Cabinet consacré à l’habitat, le Chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba a réaffirmé sa volonté de résorber le déficit en logement dans notre pays et permettre aux populations d’accéder à la propriété : intégralité du discours circonstanciel du Président de la République.
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
Mesdames, Messieurs,
J’ai convoqué cette réunion par lettre du 11 Mai 2012 adressée au Premier Ministre, Chef du Gouvernement, face à la nécessité d’évaluer les actions déjà engagées et de donner l’impulsion requise en associant étroitement tous les acteurs du secteur.
En effet, aussi bien dans mon programme de campagne que dans mon projet de société du Gabon Emergent, j’ai affirmé une volonté ferme et claire de résorber le déficit en logement dans notre pays.
Cette attente et demande légitimes de la part de nos compatriotes d’accéder à un toit, à des coûts et conditions raisonnables justifient mon engagement de construire 5000 logements par an sur le septennat en cours, soit 35 000 logements.
Pour ma part, j’ai pris toutes les mesures politiques préalables et nécessaires, notamment d’ordre juridique et réglementaire, à travers six textes majeurs et fondateurs, qui permettent de revisiter et d’impulser notre programme d’urbanisation et nos programmes de logements.
Si la volonté politique, la vision et la stratégie sont suffisamment claires , si les réformes du cadre institutionnel et juridique sont une réalité il n’en demeure pas moins vrai que nos compatriotes, à juste titre, restent sceptiques sur la capacité du Gouvernement à traduire de façon concrète, non seulement à Libreville, mais dans les autres provinces, cette promesse et cet engagement.
C’est ce constat d’inefficacité, de pratiques peu conformes à l’intérêt général, de manque de transparence qui m’avait poussé à prendre un certain nombre de mesures dont celles touchant le ministère de l’Habitat dont la réorganisation était un impératif urgent d’une part et les instructions relatives à l’allègement et à la simplification des procédures de délivrance des titres fonciers d’autre part.
La nouvelle politique urbaine préconisée répond à des exigences d’efficacité, de transparence et de pragmatisme dans les procédures et a propose un nouveau plan d’urbanisme, le SMART CODE, qui vise dans les moindres détails les meilleurs standards internationaux.
Nous ne pouvons pas initier et mettre en œuvre cette réforme, devenue indispensable face à la pénurie de logements et à la gestion opaque qui prévalait jusqu’à présent sans une organisation administrative moderne, souple et efficace au bénéfice des populations avec la finalité de permettre aux Gabonais d’accéder à la propriété.
Pour ce faire, j’avais décidé de 5 actions d’envergure :
· la réorganisation du Ministère en charge de l’Habitat, de l’Urbanisme et du Cadastre ;
· la création de l’Agence Nationale de l’Urbanisme, des Travaux Topographiques, et du Cadastre ;
·la création d’un Conseil National de l’Habitat ;
·la réorganisation et la réactivation des Brigades Spéciales d’Urbanisme et de la Construction
·la mise en place des plans d’urbanisme de détail dans les zones d’extension des villes, appelé SMART CODE
Mesdames, Messieurs,
Face à un déficit de près de 200.000 logements dans notre pays, j’attends des solutions concrètes, au-delà de l’état des lieux, indispensable certes, mais insuffisant.
Au-delà des grands principes, j’attends que de manière concrète, des mesures soient prises et des actions posées, pour résorber les différents déficits relevés dans le domaine de l’habitat.
J’attends de façon pragmatique, un calendrier d’exécution précis et défini sur des échéances imminentes.
J’attends un nouveau planning d’actions concrètes, ainsi que des réponses claires au système de financement qui tienne compte dans un équilibre intelligent de concilier le pouvoir d’achat des citoyens et la vocation sociale de nos projets aux intérêts des entreprises et promoteurs qui font des investissements dans le secteur.
Au sortir de cette réunion, je souhaite aussi lever toute équivoque et avoir des réponses aux questions suivantes :
– Comment vider la multitude de contentieux créés par nos propres travers, par un manque de vigilance ou un manque de suivi ?
– Comment, quand et avec quels mécanismes financiers accélérer l’aménagement des différents sites et terrains en restant dans des chiffres raisonnables en adéquation avec la part que les VRD occupent dans tout pays fut –il humide et forestier?
Quelles solutions concrètes pour utiliser nos matériaux locaux, en collaboration avec nos PME-PMI, en jouant au mieux sur la rentabilité des facteurs de production et éviter les tarifs à géométrie variable et dans lesquels le transport coûte plus cher que les matériaux transportés et où le même moyen de transport affiche des différences de prix exorbitantes selon le matériau concerné ?
L’accès au logement reste aux yeux de nos compatriotes un leurre et lorsqu’il devient une probabilité, son coût est excessif ! On ne peut pas faire du social avec des logements de 25 à 40 millions de Francs CFA.
Nous devons impérativement être plus intransigeants devant des pratiques frisant la surfacturation et les trafics divers et peu orthodoxes ainsi que les conflits d’intérêts.
Les choses ont changé et continueront à changer dans notre pays. Cela doit se traduire dans nos décisions, dans nos actes, dans nos réalisations.
Au-delà de se nourrir et de se vêtir, le logement comporte une dimension sociale forte et représente pour l’être humain un besoin fondamental. Chaque famille, chaque foyer a besoin d’un toit, espace de stabilité et d’épanouissement, de dignité et d’humanité.
Ce n’est ni plus, ni moins qu’un droit naturel.
C’est une question de bien-être et d’épanouissement personnel pour chacun de nos compatriotes.
J’attends donc, à la fin de cette réunion, des propositions concrètes avec un calendrier d’actions précises de sorte à résorber le retard constaté.
Un pays qui a réussi à construire stades, infrastructures sanitaires, routières et autres commodités qui lui ont valu le label de meilleure Coupe d’Afrique de l’histoire du football continental ne peut pas considérer le défi de construction de types de logements à caractère social comme un défi insurmontable.
Je suis donc à votre écoute pour nous inscrire sur la trajectoire d’un Etat qui tient ses promesses fondamentales.
J’ai ici réunis tous les Directeurs Généraux de structures essentielles dans la conception et la mise en œuvre de tous les aspects de notre politique d’habitat.
Cela présuppose qu’une fois la préparation, la coordination et la cohérence assurées, vous devez être en mesure de régler l’ensemble des problèmes qui se posent dans le secteur de l’habitat.
Aujourd’hui, avec cette séance de mise au point avec ce qui est un condensé de l’élite de notre pays, vous devez démontrer que vous incarnez les dirigeants capables de définir et d’exécuter un nouveau modèle d’architecture institutionnel et relever le défi de répondre à la forte demande de logements de nos compatriotes.