En prélude à la commémoration de la journée africaine, dont le thème du cru est «stimuler le commerce intra-africain», le Gabon par le biais du ministre délégué aux Affaires étrangères Dominique Nguieno a lancé l’ouverture des manifestations au cours d’une allocution prononcée le 23 mai dernier.
Célébrée tous les 25 mai par tous les États du continent et la communauté internationale, la 49e journée de l’Afrique se célèbre à une période où le ciel continue de s’assombrir sur l’Union africaine qui n’arrive toujours pas à sortir de l’impasse. Au nombre des multiples défis auxquels l’Afrique est aujourd’hui confrontée, figure la problématique de la part de l’Afrique dans le commerce mondial.
Dominique Nguieno, ministre délégué aux Affaires étrangère
«Il est unanimement reconnu que le commerce fait baisser les prix des produits fabriqués et échangés, crée des emplois, améliore l’équilibre de la balance commerciale et génère des revenus supplémentaires au profit de l’État et de la population», a admit le ministre délégué aux Affaires étrangères Dominique Nguieno au cours de son allocution de lancement.
Malheureusement cette activité ne profite pas encore à l’Afrique, qui n’enregistre en moyenne que 10 à 12% du volume global des échanges commerciaux intra-africains, soit le taux le plus bas de l’ensemble des régions du monde.
Selon le ministre, «cette situation s’explique d’abord par des raisons historiques liées à la fabrication de produits de base exportés essentiellement vers les anciennes colonies d’Europe. Elle s’explique ensuite par l’absence ou la faiblesse de bases industrielles favorables à la transformation de ces produits de base sur le continent et, enfin, par le fait que la plupart des pays africains fabriquent des produits similaires au-delà des différences de coûts qui peuvent exister».
Outre les raisons évoquées précédemment, les études récentes menées par les Nations unies et l’Union africaine tendent à démontrer que d’autres facteurs, notamment les carences en infrastructures routières dont le taux d’accès est de 34% comparé à 50% dans d’autres régions en développement, influent négativement le développement du commerce intra-africain.
Et pour pallier ces manquements, les chefs d’État et de gouvernement, a indiqué Dominique Nguieno, «ont approuvé au mois de janvier 2012 à Addis-Abeba le lancement du programme pour le développement des infrastructures en Afrique, en abrégé PIDA. Et en complément à ce programme ambitieux, et conformément au traité d’Abuja de 1991 relatif à la création de la Communauté économique africaine (CEA) les leaders politiques africains devront se prononcer en juillet au cours de la 19ème conférence de l’UA en faveur de la création d’une zone continentale de libre-échange d’ici à 2017».
De ce fait et conscient de cette situation, précise Dominique Nguieno, «l’Union africaine envisage de porter le volume du commerce intracontinental entre 25 et 30% au cours des dix prochaines années, fondé sur l’élaboration d’un plan d’action pour l’intensification du commerce intra-africain, un projet de feuille de route et une architecture pour l’avancement rapide d’une zone continentale de libre-échange».
La journée mondiale de l’Afrique célèbre l’anniversaire de la signature des accords de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine), le 25 mai 1963. C’est l’occasion pour chaque pays d’organiser des événements dans le but de favoriser le rapprochement entre les peuples africains.