L’université Omar Bongo de Libreville est en ébullition. Les étudiants gabonais manifestent depuis plusieurs mois déjà.
Leurs revendications? Le paiement des bourses d’études suspendues depuis janvier et l’annulation d’une limite d’âge pour leur attribution fixée à 27 ans .
Depuis, l’université est en crise et les étudiants en grève. Des centaines d’heures de cours ont été annulées et le rythme universitaire interrompu.
En réponse aux revendications étudiantes, qui se sont parfois exprimées avec violence, les autorités ont surenchéri en déployant des forces anti-émeutes autour du campus.
Le 24 mai, ce sont des heurts violents avec la police qui ont éclaté.
Interrogée par RFI, un représentant des étudiants raconte ce qu’il s’est passé:
«Nous étions réunis en assemblée générale pour faire le point sur la réunion de mardi avec le gouvernement. Les forces de l’ordre sont venues en nous expliquant qu’ils avaient une mission: éviter les attroupements dans l’enceinte de l’université Omar Bongo. Tout d’un coup, ils ont commencé à nous lapider avec des bombes lacrymogènes. En nous dispersant, beaucoup d’entre nous ont été blessés. Une dizaine d’autres ont été arrêtés. Nous ne pouvons pas accepter la manière forte».
Mais face à cette manière forte, les étudiants ont répondu en lançant des pierres aux policiers. Le climat de tension qui règne depuis des mois ne parvient pas à s’apaiser.
Pourtant en début de semaine, un début de négociation a vu le jour.
Une marche pacifique avait été organisée par des étudiants afin de solliciter directement un arbitrage du Premier Ministre, Raymond Ndong Sima, dans cette crise universitaire.
«C’est très respectueusement que nous venons solliciter votre arbitrage dans la résolution de la crise qui sévit à l’Université Omar Bongo depuis janvier 2012. Pour éviter une année blanche d’une part et d’autre part, œuvrer afin que cesse l’intrusion des politiques dans le fonctionnement de cette institution», a déclaré la porte-parole des étudiants d’après GabonNews.
Le gouvernement qui n’a pas réagi pendant des mois semble prendre enfin prendre la contestation au sérieux.
A la suite des échauffourées du 24 mai, le Premier ministre a lancé un calendrier de concertation avec l’ensemble de personnes concernées: étudiants bien sûr mais aussi professeurs et responsables administratif. En espérant que la médiation soit suffisante.
Entendu sur RFI