Le deuxième symposium international contre le diabète s’est ouvert le vendredi 1er juin à Libreville, à l’initiative de la Fondation Albertine Amissa Bongo Ondimba (FAABO), avec le soutien de la Fondation Omar Bongo Ondimba pour la paix, la science, la culture et l’environnement et du ministère de la Santé. Occasion pour la présidente exécutive de la FAABO, Solange Mabignath, d’annoncer la construction prochaine d’une Maison du Diabète.
Le chef du gouvernement gabonais, Raymond Ndong Sima, le ministre gabonais de la Santé, Léon Nzouba, la présidente d’honneur de la FAABO, Pascaline Mféri Bongo, les experts et les diplomates accrédités au Gabon ont assisté, le 1er juin, au lancement de ces travaux.
A l’ouverture de ce symposium qui devra traiter, entre autres, des thématiques articulées autour de toutes les réalités liées à cette question du diabète, le Premier ministre gabonais a félicité de cette initiative de la FAABO qui commence à porter ses fruits tout en indiquant le soutien du gouvernement gabonais à cette action. Car, ainsi que l’a souligné Solange Mabignath, présidente exécutive de la FAABO, «le diabète est une maladie que l’on a tardé à détecter et à prendre en charge. On en mesure aujourd’hui les ravages».
Le diabète n’est, en effet, plus un mal à prendre à la légère. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a déjà très clairement spécifié : la maladie, qui se caractérise par un excès permanent de sucre dans le sang, est la cinquième cause de mortalité dans le monde.
Dans son mot de circonstance, Solange Mabignath a précisé le besoin de la fondation qu’elle dirige et de ses partenaires de combattre cette maladie en renforçant la pérennité de ce symposium. «Nous avons besoin de vous, de votre implication de votre, de votre réflexion, pour faire face à cette maladie, fléau de l’Afrique», a-t-elle déclaré. Et d’ajouter : «notre espoir repose sur le fait que cette maladie ne soit pas une fatalité. Elle peut être combattue à condition que nous, Africains, en faisions la priorité de nos politiques publiques sur notre continent et que vous, experts internationaux de la question nous aidiez dans ce combat».
Ce deuxième rendez-vous à Libreville sur le sujet s’achève ce 2 juin et a notamment pour thèmes : l’état des lieux du diabète en Afrique centrale et de l’Ouest ; les dernières avancées et tendances : le point sur la maladie ; les complications du diabète ; l’accompagnement des malades.
On note les interventions des experts venant de nombreux pays d’Amérique, d’Afrique, d’Asie et d’Europe. Particulièrement le Dr Marielle Epacka Ewane, endocrinologue, diabétologue et mésothérapeute en service à l’Hôpital général de Douala, responsable sanitaire pour l’Afrique de la Banque Mondiale (Cameroun), le Dr Evariste Bouenizabila, endocrinologue au CHU de Brazzaville, président de la région Afrique de la Fédération Internationale du Diabète -FID- (Congo – Brazzaville), le Dr Eric Bayé, diabétologue au service d’endocrinologie du Centre hospitalier de Libreville, vice-président du Comité de consultation du Symposium de Libreville (Gabon), M. Serge Langlois, PDG de Diabète Québec (Canada), le Dr Dominique Huet, chef du service de diabétologie au Groupe hospitalier Paris Saint Joseph université Paris Descartes (France).
Pour une meilleure organisation de la lutte contre la maladie au niveau du Gabon, la présidente exécutive de la FAABO a annoncé la création prochaine de la Maison du Diabète à Libreville. Un engagement qu’elle avait pris l’année dernière lors de la première édition et qui va se concrétiser dans les prochaines semaines. Les plans et les projets de la structure ont déjà établis, indique-t-on.
Le Gabon suit la tendance mondiale en matière de diabète. Les cas ne cessent d’augmenter à une vitesse inquiétante. Le Centre hospitalier de Libreville (CHU), qui enregistrait près de 2 300 cas il y a quatre ou cinq ans, en compte maintenant 6 000. La sédentarisation et la dégradation de l’hygiène de vie sont mises en cause par plusieurs spécialistes.
A cet effet le Dr Eric Bayé estime que «l’amélioration de la prévention passe par des campagnes de sensibilisation sur le rôle de l’alimentation, des sodas et de l’alcool ainsi que du style de vie, mais aussi par des campagnes de dépistage précoce du diabète et de l’hypertension artérielle ; cela doit être fait au niveau scolaire, universitaire, en entreprise et du tout-venant.»