Prévues le 31 mai, les manifestations relatives à la célébration de la journée nationale des droits humains ont été repoussées au 12 juin prochain. En guise de consolation, la 5e édition de cette journée, célébrée sous le thème «Les Droits Humains en milieu carcéral», a été marquée par un discours du ministre de la Justice, Ida Reteno Assonouet.
Dans son allocution, le ministre Garde des Sceaux a indiqué que «cette journée témoigne du choix des plus hautes autorités de commémorer le douloureux souvenir de l’esclavage». Evoquant le thème de cette édition, Ida Reteno Assonouet a expliqué qu’«on mesure le degré d’humanisme d’une nation, à la qualité de traitement qu’elle réserve, entre autres, à ses prisonniers. La réussite de leur réinsertion est tributaire du traitement qu’on leur aura réservé en milieu carcéral».
«Le Gabon, soucieux de préserver le tissu social et la dignité humaine a pris des engagements internationaux et nationaux inhérents au respect des droits humains. A ce titre, le peuple gabonais s’est approprié les principes sacrosaints en matière de respect des droits de la personne humaine ; le tout se traduisant par la ratification des traités, le renforcement du cadre normatif et institutionnel», a-t-elle poursuivi
En effet, le Gabon s’est doté de la loi 39/2010 du 25 novembre 2010 portant régime judiciaire de protection du mineur en République gabonaise. Une mesure qui vise à mettre en place un cadre privilégiant la réinsertion par la scolarisation et la formation du mineur en conflit avec la loi. «L’approche genre a été prise en compte dans cette optique, des travaux d’aménagement et de réhabilitation des quartiers réservés aux femmes ont été réalisés. Il en est de même pour les autres catégories de détenus. Cet effort soutenu, mené par le gouvernement, touche également les conditions sociales et sanitaires», a affirmé le ministre.
Par ailleurs, a annoncé Ida Reteno Assonouet, «j’ai instruit les techniciens du département dont j’ai la charge, de soumettre très prochainement un projet de texte, portant institutionnalisation d’un Juge d’application des peines à l’effet de contrôler et aménager les conditions d’exécution des condamnations».
De source officielle, 114 mineurs sont en prison au Gabon dont 65 à la prison centrale de Libreville. Hormis des conditions de détention globalement exécrables, des ONG locales ont souvent déploré le fait que les mineurs soient incarcérés dans les mêmes cellules que les adultes. En effet, il n’y a pas de prison pour mineurs au Gabon.