La Banque africaine de développement (BAD), et le Fonds mondial pour la nature (World Wide Fund for Nature, WWF) ont lancé aujourd’hui un rapport conjoint sur l’état de l’environnement en Afrique.
Le Rapport sur l’empreinte écologique de l’Afrique : infrastructures vertes pour la sécurité écologique de l’Afrique fait le point sur la santé des écosystèmes de l’Afrique, ainsi que les tendances des modes d’utilisation des ressources. Il formule également des recommandations sur la mise en œuvre des voies de développement vert pour l’Afrique.
Ce rapport est destiné à alimenter la réflexion sur un développement plus écologique en Afrique et à rallier l’action des décideurs et des investisseurs dans le cadre des préparatifs de Rio +20, la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, qui aura lieu plus tard ce mois-ci au Brésil.
« L’Afrique a le choix », souligne le président de la BAD, Donald Kaberuka. « Adopter une approche plus durable de développement peut générer des avantages en termes de sécurité de l’environnement, de bien-être humain, et une compétitivité accrue. »
Le Rapport 2012 sur l’empreinte écologique de l’Afrique décrit deux tendances alarmantes qui, à moins d’être prises en charge par les décideurs et les investisseurs, peuvent avoir des impacts sociaux et économiques majeurs. Tout d’abord, grâce au suivi des changements dans les populations de faune comme un indicateur de la santé des écosystèmes, l’indice Planète Vivante de l’Afrique affiche un recul de près de 40 % de la biodiversité ces quatre dernières décennies. Cette baisse reflète une dégradation des systèmes naturels, dont dépend la prospérité actuelle et future de l’Afrique.
Deuxièmement, la vitesse de la croissance démographique et l’augmentation de la prospérité changent les modes de consommation, avec pour conséquence une croissance constante de l’Empreinte écologique de l’Afrique, la surface nécessaire pour produire les ressources consommées par les gens qui y vivent. Alors que l‘empreinte écologique totale de l’Afrique est appelée à doubler d’ici à 2040 dans un scénario de statu quo, la bonne nouvelle, c’est que l’Afrique est en bonne position pour agir. Elle est dotée d’énormes ressources naturelles qui, gérées correctement, lui permettront de répondre aux besoins d’une population croissante. Et son empreinte relativement faible peut être maintenue si des solutions prospectives et à grande échelle peuvent être mobilisées dans les domaines des énergies renouvelables, de la planification urbaine, d’une saine gestion des forêts, de l’eau et des ressources marines.
Jim Leape, directeur général de WWF, met l’accent sur la possibilité et l’urgence d’agir pour assurer un accès adéquat et équitable à l’eau, aux combustibles et à la nourriture dans les décennies à venir.
« Notre infrastructure écologique : les écosystèmes terrestres, d’eau douce et marins, est aussi capitale pour le développement humain que les infrastructures industrielles et sociales telles que les routes, les écoles, les hôpitaux et l’approvisionnement en énergie », a-t-il déclaré. « Le Rapport sur l’empreinte écologique de l’Afrique met en valeur les initiatives évolutives réussies à travers l’Afrique dans les énergies renouvelables, la gestion intégrée des ressources en eau, l’écotourisme et la conservation des forêts. Le rapport propose des recommandations concrètes pour maintenir le capital naturel de l’Afrique comme fondement du développement durable et inclusif, et j’exhorte les décideurs à agir en conséquence. »
Donald Kaberuka et Jim Leape ont lancé ensemble le Rapport, le 1e juin, dans le cadre des Assemblées annuelles de la BAD à Arusha. L’événement, auquel ont assisté des cadres supérieurs de la BAD, des ministres, des représentants d’ONG, des patrons d’entreprises africaines, des responsables du monde de la finance, et des médias africains et internationaux, est destiné à susciter l’intérêt et l’action de ces décideurs clés. Le rapport sera également présenté lors d’un évènement parallèle à la Conférence Rio +20, en juin.
La BAD et le WWF ont officiellement signé un partenariat en juillet 2011, en convenant de se concentrer initialement sur trois domaines de coopération : développement de partenariat gagnant-gagnant avec les économies émergentes et le renforcement de la coopération Sud-Sud ; l’appui au partage du savoir et à la diffusion des produits du savoir pour la croissance verte et le développement durable ; la collaboration sur la gestion des ressources énergétiques et des ressources en eau ; le changement climatique. Ce rapport est le premier produit conjoint de ce partenariat.
Avec le triplement récent de son capital, à 100 milliards de dollars EU, la BAD est la plus importante institution multilatérale de financement du développement de l’Afrique. Le continent est confronté à une forte croissance économique et démographique, et à des pressions de plus en plus fortes sur ses ressources et son climat. La BAD joue un rôle essentiel pour assurer un développement durable et équitable.
Le WWF est la plus grande organisation non gouvernementale mondiale sur l’environnement. Il est actif en Afrique depuis sa fondation, il y a plus de 50 ans. Le WWF travaille en collaboration avec les gouvernements, les entreprises et les collectivités locales pour assurer la conservation et le développement durable dans le monde entier.