Le fabricant de contreplaqué Plysorol qui emploie 277 personnes en France a à nouveau déposé son bilan, un an et demi après sa reprise par l’industriel libanais du bois Bitar, a-t-on appris jeudi auprès du tribunal de commerce de Lisieux, siège social de l’entreprise.
Les juges ont prononcé un redressement judiciaire avec une période d’observation de deux mois de cette société en difficulté mais dont les 600.000 hectares de forêt riche en okoumé, composant clé du contreplaqué, au Gabon sont très convoités.
Un administrateur a été nommé pour en particulier « clarifier la situation des filiales gabonaises. Il y a des informations selon lesquelles la composition de leur capital aurait été modifiée récemment », contrairement aux engagements de M. Bitar, a expliqué à l’AFP le procureur de la République, Bruno Dieudonné.
Comme son prédécesseur à la tête de Plysorol le chinois Guohua Zhang, Ghassan Bitar est aujourd’hui soupçonné de chercher à liquider les activités françaises de la société et de n’avoir racheté Plysorol que pour mettre la main sur les forêts gabonaises.
L’administrateur doit remettre son rapport le 1er juillet. Une prochaine audience devant le juge est prévue le 26 juillet, selon le parquet.
« Le groupe Bitar a promis de proposer un plan de continuation mais avec un périmètre d’activité différent. Il va y avoir une restructuration », a ajouté Marie-Christine Mallet, secrétaire CGT du comité central d’entreprise (CCE).
Ce plan devrait être bouclé d’ici deux semaines, a précisé à l’AFP le directeur des ressources humaines, Aymeric Hémon-Hildgen.
M. Hémon-Hildgen a attribué les difficultés de l’entreprises au fait que, selon lui, les banques ont refusé jusqu’à fin 2011 d’accompagner M. Bitar dans ses investissements dans Plysorol.
L’ex leader européen du contreplaqué emploie 95 personnes à Epernay (Marne), 112 à Fontenay-le-Comte (Vendée) et 70 à Lisieux (Calvados).
Plysorol a été repris par le groupe Bitar en octobre 2010, ce qui a entraîné la perte de 151 emplois en France. En mars 2009 il avait été racheté par le chinois Guohua Zhang qui avait déposé le bilan un an plus tard. Une enquête préliminaire pour abus de biens sociaux concernant ce dernier vient d’être bouclée. Le parquet de Lisieux doit trancher « prochainement ».