L’une des caractéristiques ayant marqué le règne de feu président Omar Bongo Ondimba est incontestablement la tolérance, dont il savait faire preuve pour conduire le Gabon dans son processus de développement.
La tolérance aura été l’une des qualités ayant guidé l’action de feu président Omar Bongo Ondimba. Cet état d’esprit, très apprécié par ceux qui l’ont connu, visait en fait à privilégier la cohésion dans l’intérêt de la préservation de la paix et l’unité nationale. Durant son règne, le défunt président aura fait de la tolérance une de ses armes, impliquer davantage tous les Gabonais dans la construction du pays, malgré leurs divergences d’opinions politiques.
Cette dynamique va l’amener donc à la création d’une nouvelle formation, le parti démocratique gabonais (PDG) le 12 mars 1968, dans l’ambition de faire prévaloir la tolérance entre les Gabonais appartenant à une même Nation et appelés à vivre ensemble quelques soient les circonstances. la mise sur pied de ce cadre à vocation rassembleur était synonyme d’une forme d’amnistie générale que faisait de Feu Omar Bongo, étant donné que le pays sortait de sa première période multipartiste marquée par des guéguerres politiques entres composantes politiques de l’époque, lesquelles dépassaient l’intérêt du pays. Le coup d’Etat manqué de 1964 était une parfaite illustration.
Après la conférence nationale de mars-avril 1990, la qualité d’homme tolérant du défunt président est qualifiée même d’impressionnant pour avoir tendu la main à ses détracteurs d’hier qui ont clamé de vive voix qu’il était la source du retard accusé par le Gabon dans son processus de développement. C’est ainsi que dans son esprit de tolérance, ces derniers seront tout de même impliqué dans la gestion du pays d’abord au premier gouvernement issu de la conférence nationale. Au nombre de ceux-ci, figuraient l’ancien président fondateur du Mouvement de redressement national(MORENA), Simon Oyono Aba’ a, André Mba Obame d’un autre MORENA mais dit des bucherons, le Dr. Serge Mba Békalé de l’Union socialiste Gabonaise.
Toujours dans son élan de tolérance, commence la cohabitation avec bien d’autres de ses principaux opposants de l’époque à l’image des leaders du MORENA bucherons, Paul Mba Abessole et du Parti social démocrate(PSD), Pierre Claver Maganga Moussavou et surtout récemment avec le leader de l’UPG, Pierre Mamboundou.
Ces derniers vont vivre cette tolérance sans être inquiétés de toute forme de représailles en participant aux cotés du défunt président à la prise de décisions ou en gardant leur statut d’opposant. Les deux premiers cités vont précisément faire partie de plusieurs équipes gouvernementales jusqu’à un passé récent.
Outre au niveau politique, la tolérance du défunt président était aussi de mise sur le plan social. En effet, malgré les dégâts matériels souvent causés par des protestataires lors des mouvements de grève relevant de la démocratie, le défunt président a toujours su revenir à ses décisions après des mea culpa des auteurs.
Ce fut le cas souvent de certaines sanctions sévères infligées aux étudiants de l’université qui porte son nom, lesquelles étaient levées sur ces instructions dans l’objectif la paix. Bien plus que cela, la tolérance de feu président Omar Bongo Ondimba avait atteint l’aspect économique par la non condamnation de plusieurs gabonais ayant bénéficié de ses largesses, lesquels sont allés jusqu’ à orchestrer des détournements des deniers publics.
Toutefois, bien qu’étant une qualité qui caractérisait le regretté chef de l’Etat, il faut dire que cette tolérance accrue a engendré l’impunité constatée dans le pays. En d’autres termes, certains gabonais qui méritaient pourtant d’avoir un chef d’Etat de caractère sage, auraient profité de cette situation pour retarder le pays dans processus de développement sur les plans politique, social et économique.
Ils auraient respectivement de ce fait, dénaturé la démocratie par les changements multiples des positionnements politiques, favorisé le non respect de l’autorité de l’Etat et des lois en vigueur et hypothéqué la mise en œuvre de plusieurs projets.
Se référant au règne du défunt président en ce jour anniversaire de son décès, il revient aux nouvelles autorités du pays de faire également preuve de tolérance dans l’exercice de leurs fonctions. Il s’agira de concilier la tolérance et la rigueur, pour la préservation de l’unité nationale d’une part, et la consolidation de l’Etat de droit d’autre part dans l’intérêt de la politique de l’émergence.
