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La marie, les taximen et la pénurie de transports dans Libreville

Libreville - Femmes arrêtant un taxi dans une ville en pénurie de transports publics
Les Librevillois subissent cette semaine les humeurs de la mairie de Libreville qui a lancé une opération d’arraisonnement des taxis qui ne se sont pas encore acquittés de leurs taxes auprès de ses services. Une initiative qui crée de facto une pénurie de moyens de transport, augmente les attroupements en bord de route et instille la mauvaise humeur parmi les usagers.

Depuis jeudi dernier, celui qui se déplace tous les jours dans la capitale gabonaise à bord d’un taxi conventionnel pour se rendre à ses occupations a dû se rendre compte de la rareté de ce moyen de transport. On aperçoit, plus encore que par le passé, des grappes humaines aux carrefours tels que l’ex-gare routière, Rio, l’ancien feu tricolore de Nzeng-Ayong ou le rond-point de cette localité. Des personnes qui attendent patiemment et espèrent des taxis, hélas considérablement rares dans la cité, pour se rendre d’un point à un autre. A défaut, ce sont des foules immenses qui ont désormais adopté la marche comme solution au problème.

La cause de cette pénurie, indique-t-on, est à mettre à l’actif de l’hôtel de ville de Libreville qui a commis ses services sur le terrain pour arraisonner tous les taximen qui n’ont pas encore payé leurs taxes. «La pénurie de taxis est due au fait que les taximen devraient depuis le 31 mars dernier s’acquitter des taxes liées à la circulation routière. Depuis cette date, certains circulent librement dans la commune de Libreville sans se soucier du respect de la loi en matière de paiement des taxes», a expliqué au quotidien Gabon Matin de ce mercredi 13 juin 2011, M. Janvier Ngoua, le directeur des recettes de l’Hôtel de ville.

Cette situation complique sérieusement la vie de la population, d’autant que la Société gabonaise des transports (Sogatra), entreprise publique qui essaie de répondre à cette sollicitation avec des efforts récents, et les quelques entreprises privées qui s’installent tout juste, n’ont pas encore atteint leur vitesse de croisière et ne desservent pas tous les recoins de la ville. «C’est infernal de braver le soleil comme ça. On se demande bien ce qui se passe. Aucun taxi ne passe pendant près de dix minutes!», a lancé en s’interrogeant, ce jeudi au rond-point de Nzeng-Ayond, dans le sixième arrondissement, une dame qui ignorait l’existence d’une opération de la mairie.

«Il y a plein de taxis qui sont dans l’enceinte de la mairie. Beaucoup n’ont pas l’argent pour payer la taxe que la marie demande. Les taximen ont aussi des problèmes. Imaginez, les routes ne sont pas bonnes partout et lorsque vous tombez dans un trou vous pouvez perdre votre moteur et tout cela, il faut payer pour arranger», a expliqué un taximen béninois pour justifier leur retard.

Selon M. Ngoua, l’objectif de cette opération est d’«amener les taximen à se conformer à la loi en s’acquittant de leurs taxes municipales».

Soulignons que sur les 3 000 taxis que compte la capitale gabonaise, seuls 1 000 ont déjà payé leurs taxes. Il semble bien que 2 000 d ’entre eux attendent chez eux que l ’orage soit passé…

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