Plus de 1000 fonctionnaires gabonais ont bénéficié d’un stage de formation entre le mois de mai et juin 2012, dans le cadre d’un programme dénommé ‘’programme de formation émergence’’, visant l’efficacité de l’administration.
Centrée sur des thèmes tels que : ‘’administration orientée clients/usagers’’, ‘’éthique et déontologie dans l’administration’’, la formation, initiée par le ministère du Budget, des Comptes Publics et de la Fonction Publique, avait pour but non seulement de renforcer l’efficacité de l’administration mais également de susciter une prise de conscience généralisée des agents de l’Etat, afin de mettre fin à certaines pratiques, comportements ou pesanteurs qui alourdissent la machine administrative.
Selon les organisateurs du programme de formation ‘’émergence’’, ces ateliers, bien que datant de plus de deux ans, n’ont pas eu malheureusement les effets escomptés. Les bonnes pratiques administratives acquises ne sont pas toujours appliquées sur le terrain. Les mauvaises pratiques administratives tant décriées n’ont pas disparu, même si on note une légère amélioration.
‘’Jusqu’à aujourd’hui, l’administration souffre d’une lourdeur incontestable. Elle n’a pas encore pris sa vitesse de croisière pour être en phase avec le concept de l’émergence. Le service public ne répond pas toujours aux attentes des administrés ’’, a indiqué un usager de l’administration.
‘’Dans les mairies, les hôpitaux et les autres services publics, on rencontre encore les mêmes disfonctionnements’’, a renchéri un autre usager.
Selon les observateurs, l’inefficacité de l’administration gabonaise est d’abord le résultat d’un problème managérial. ‘’Il faut mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, notamment en dépolitisant l’administration’’, ont souligné plusieurs usagers, interrogés sur la question de l’amélioration de la qualité du service public.
Selon eux, aucun changement notable ne peut avoir lieu sans une véritable prise de conscience. Ils estiment que les agents ne respectant pas les nouvelles exigences administratives doivent être sanctionnés.
700 fonctionnaires fantômes ont été décelés dans la fonction publique gabonaise à l’issue d’un audit qui a eu lieu en novembre 2009, à l’initiative du président Ali Bongo Ondimba.
L’opération a permis de réaliser des économies de près de 10 milliards de FCFA sur les sommes indûment perçues par les fonctionnaires fantômes.
L’audit avait également permis de déceler 2500 agents ayant produit de faux diplômes, de fausses attestations de nomination, de faux décrets d’intégration ou de faux actes de naissance. Le sort réservé à ces faussaires n’est toujours pas connu jusqu’à présent.