Un député du Parti démocratique gabonais (PDG), le parti du président Ali Bongo Ondimba, a dénoncé vendredi un énorme projet de culture de l’hévéa dans le nord du Gabon, piloté par le groupe singapourien Olam après des accords et des financements de l’Etat gabonais, le jugeant nocif pour sa région.
« Nous dénonçons la culture de l’hevéa dans le Woleu-Ntem (nord du Gabon). Cette province est agricole et l’agriculture a fait la richesse de cette partie du pays, avec le cacao et le café et d’autres plantes telles que le manioc et l’arachide. Si nous voulons développer notre province et en général notre pays, nous devons d’abord rentabiliser ces cultures, qui ont fait leurs preuves dans le passé », a affirmé Bertrand Zibi Aveghé, député du département du Haut-Ntem (Woleu Ntem), lors d’une conférence de presse à Libreville.
La présidence gabonaise a annoncé en mars que l’Etat et Olam allaient investir 183 millions de dollars dans une plantation de 48.000 hectares et une usine de transformation du caoutchouc près de Bitam (nord). La plantation devait commencer en 2013 avec une première récolte en 2020.
« Les choses sont allés très vite dans l’opacité la plus totale, nous sommes complètement lésés. Nous tirons la sonnette d’alarme pour dire nous récusons et refusons ce contrat à la limite du marché de dupes », a ajouté M, Zibi Aveghé.
« L’hevéaculture assèche complètement le sol (…) La nappe phréatique va être touchée avec les différents polluants et engrais. Au bout de 4 à 5 ans (…) nous n’aurons plus un seul poisson dans nos rivières. Tous les animaux vont fuir le bruits des engins. (…) Les fameux emplois dont on parle, vont surtout concerner les manutentionnaires ponctuels. En quoi ce projet va-t-il contribuer au développement de notre département? », s’est interrogé le député.
Début juin, le directeur d’Olam-Gabon, Gagan Gupta, avait dans un courrier adressé à la presse vouloir « s’assurer de la conformité de ses actions par rapport aux engagements globaux d’Olam en matière de développement durable et aux meilleures pratiques internationalement admises ». Il se disait ouvert aux discussions avec les populations locales qui doivent se tenir prochainement.