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Sommet Rio+20 : Ali Bongo Ondimba pour une action concertée

Le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, a présenté hier les initiatives prises par le Gabon pour la préservation de l’environnement, et appelé à une action concertée face aux défis du développement durable, en s’exprimant à la tribune du Sommet Rio+20 de Rio de Janeiro.

A ‘’Riocentro’’, périphérie Sud-est de la capitale de l’Etat de Rio de Janeiro où se tiennent depuis avant-hier les assises de la Conférence des Nations unies sur le développement durable, le président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba a décliné sa vision du développement durable. L’allocution du numéro ‘’un’’ gabonais a été axée sur des pans spécifiques connus et pour lesquels il n’a eu de cesse de défendre les intérêts lors des grandes messes environnementales organisées par les Nations unies.

Dans un style rassurant, le chef de l’Etat gabonais a touché les points essentiels devant permettre à l’humanité et partant les pays les moins développés d’aborder l’avenir avec sérénité. Il faut le signifier, certaines conventions et résolutions prises par les Etats membres des Nations unies n’ont jamais été concrétisées. C’est tout le sens donné à l’amorce du discours du président de la République gabonaise. Il faut que le monde progresse en matière de développement durable. Ce progrès indispensable passe par la volonté et la détermination de toutes les parties.

En ce sens, Ali Bongo Ondimba s’est appesanti sur des variables non négligeables, dont la nécessité d’intégrer le capital humain dans les comptes de la Nation. Cette volonté nécessite qu’on soit capable de mesurer le capital naturel, à travers la mise en place d’un système de comptabilité. Lequel système permettrait d’évaluer les flux, les stocks et la valeur économique du capital naturel ainsi que les biens et services écologiques des habitants naturels des terres humides.

L’approche définie par le numéro ‘’un’’ gabonais devrait amener l’opinion internationale à se poser quelques questions fondamentales. Au nombre de celles-ci, il y a la question préjudicielle qui se pose avec acuité et dont les réponses concrètes tardent à être trouvées. Comment établir le prix entre la valeur des services écologiques et les modalités de compensation pour les pays qui abritent les écosystèmes ? Une ressource donnée a-t-elle la même valeur en fonction de sa localisation géographique pour tenir compte de l’équité inter-Etats ? Dans tous les cas, la maïeutique socratique utilisée par le chef de l’Etat gabonais a eu raison de l’ensemble des participants. D’autant plus qu’il est allé droit au but en posant clairement les défis que les Etats de la planète se doivent de relever d’ici 2050-2060 pour éviter des conséquences fâcheuses pour l’humanité.

Pour Ali Bongo Ondimba qui n’a de cesse de le rappeler à ses pairs lors des rendez-vous internationaux sur l’environnement, il faut tenir compte, au regard des exigences, de l’impératif d’équité intergénérationnelle. Cet impératif incontournable permettra d’assurer la fongibilité, le capital social, le capital économique et le capital naturel. A cet effet, il serait utile, estime le numéro ‘’un’’ gabonais que le capital social et naturel non évalués soient utilisés pour créer un capital économique capable de profiter au développement durable dont rêvent toutes les Nations.

Dans cet ordre d’idées, il a insisté sur la nécessité qui s’impose à tous de déterminer la nature et la qualité des ressources naturelles et des écosystèmes à conserver en vue d’assurer les services environnementaux et indispensables à l’équilibre de la planète. A ce propos, les efforts consentis par le Gabon en vue d’œuvrer à la préservation de l’écosystème ont été présentés par la première institution de la République gabonaise. Le Gabon a adopté au niveau du gouvernement ; une loi sur le développement durable à l’intérieur de laquelle il est donné de la valeur au capital social et naturel grâce à une meilleure connaissance des ressources du pays.

L’annonce faite par Ali Bongo aux dirigeants de la planète est la preuve du caractère exemplaire du Gabon face à la protection de l’environnement et surtout face à la mise en œuvre des mesures prises lors des différents sommets de la terre. Le Gabon a créé, sur décision du chef de l’Etat, le Ministère de l’Economie et du Développement durable. A l’heure actuelle, l’Etat gabonais est parvenu à mesurer le carbone forestier. Et les politiques mises en place dans le secteur forestier ont permis d’éviter l’émission plus de 450 millions de tonnes de carbone depuis 2001.

Il a dit les avancées en matière de mise sur pied des structures devant permettre de mieux lutter en faveur de la préservation des écosystèmes indispensables pour l’avenir de l’humanité. Il s’agit de l’acquisition d’une station d’image satellite avec le Brésil et la France. Cette station permettra d’améliorer la surveillance environnementale au Gabon et dans la sous région. Non sans sacrifier au rituel traditionnel auquel il est désormais habitué lors de ces grandes messes environnementales, Ali Bongo a vanté le plan national de lutte contre les conséquences du changement climatique dont s’est doté le Gabon.

L’objectif dudit plan aura été d’ajuster les programmes actuels de développement en y intégrant le mieux possible la dimension climatique. La conclusion est heureuse car toutes les économies sur les gaz torchés vont servir à l’activité économique et sociale dans le cadre de la production d’énergie. Au final, notre plan de réduction des gaz à effet de serre est utile au développement économique. Ces savoir-faire et les technologies de mesure qu’acquiert le Gabon sont autant d’éléments qui témoignent de l’engagement du Gabon à être parmi les leaders de la cause environnementale.

Félicitant au passage son homologue brésilienne, Dilma Roussef, pour l’excellente organisation de cette grande messe sur l’environnement, le Secrétariat de la Conférence et tous les négociateurs qui ont travaillé pour présenter un texte consensuel, Ali Bongo a dit le désir de décoller à tout prix de l’Afrique. Et la forte incitation à le faire rapidement qui ont conduit à laisser s’installer en Afrique un système peu rationnel d’exploitation des richesses dont l’ampleur et les conséquences sont lourds.

Du haut de cette tribune onusienne, le chef de l’Etat gabonais a déploré le fait que les fruits du labeur des Etats africains depuis les 20 dernières années soient compromis par des crises environnementales et l’instabilité financière. L’Afrique est sur le chemin d’une renaissance longtemps attendue, a affirmé Ali Bongo. Selon le numéro ‘’un’’ gabonais, il faut que soit intégrée la lutte contre le changement climatique, la préservation des ressources naturelles et le développement des économies vertes dans les stratégies de réduction de la pauvreté.

Venu à Rio de Janeiro 20 ans après son prédécesseur, Ali Bongo Ondimba entend contribuer à l’action concertée et faire avancer le développement durable sur une voie nouvelle, plus pratique, qui serait à la hauteur des nouveaux défis auxquels font face les décideurs mondiaux. Après Copenhague où s’était tenue la Conférence sur le changement climatique il y a quelques années et à l’issue de laquelle le Gabon s’était engagé à poursuivre une voie de développement à faible émission de carbone.

Il a accepté d’appliquer le traité de Nagoya que le Gabon fut le premier pays à ratifier formellement quelques mois plus tard. Depuis Rio 2012, le Gabon s’est efforcé, a précisé le chef de l’Etat, de créer un cadre institutionnel pour le développement durable avec la conviction que la croissance devrait être consacrée au patrimoine naturel. A ces éléments qui témoignent de la volonté et de l’engagement du Gabon à œuvrer pour la préservation des écosystèmes, on y ajoute 21% du territoire gabonais placés en aires protégées, la couverture forestière stable de 88%.

Il a informé le parterre d’acteurs internationaux intéressés par le développement durable de ce qu’un nouveau Code pour le développement durable, qui traduira les ambitions et les politiques en action du Gabon, est en discussion au Parlement gabonais. La nouvelle législation porte sur les moyens de mise en œuvre. Elle prévoit la création d’un registre national des crédits du développement durable.

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