L’opposition gabonaise a menacé samedi de boycotter les élections locales de 2013 si elle n’obtenait pas une application plus large de la biométrie, au cours d’une conférence de presse qui a rassemblé toute ses composantes.
L’opposition demande que le projet d’introduction de la biométrie dans le processus électoral ne concerne pas uniquement l’enrôlement lors de la création de la liste électorale, mais aussi un processus d’authentification de chaque électeur lors du vote.
« Nous déclinons notre responsabilité sur les conséquence à venir si le pouvoir persiste dans son refus de prévoir l’authentification des électeurs dans les bureaux de vote », a affirmé Louis Gaston Mayila, président de l’Union pour la nouvelle république (UPNR) et ancien ministre de l’Intérieur.
M. Mayila a souligné que l’opposition ne participerait pas à la commission technique mise en place par le ministère de l’Intérieur tant que cette disposition ne serait pas mise en oeuvre. « On nous demande de nous marier avec une femme qui serait couverte de la tête aux pieds. On nous dit +mariez-vous, vous la verrez une fois rentré à la maison, une fois le mariage terminé+ », a-t-il ironisé.
« Nous ne voulons pas être une simple caution », a affirmé de son côté Richard Moulomba, une figure de l’opposition. Il a soulevé d’autres problèmes à régler, comme l’achat de voix ou l’accès par le seul gouvernement au fichier électoral biométrique informatisé. « C’est comme si vous laissiez un mouton dans une cage avec une panthère », a-t-il dit.
Le président de l’Union nationale (UN, dissoute par les autorités en 2011), Zacharie Myboto, a lancé: « Si toutes les conditions ne sont pas réunies, ne nous demandez pas d’aller aux élections alors que les dés sont déjà pipés ».
Le ministre de l’Intérieur Jean-François Ndongou avait assuré début juin: « le recours à la biométrie participe à la quête permanente d’élections justes et transparentes (…) et vise à la consolidation de l’Etat de droit ».
Depuis 1990, les résultats des élections sont systématiquement contestés par l’opposition. Une partie de l’opposition, qui réclamait la biométrie, a boycotté les législatives de décembre 2011 qui ont vu une écrasante victoire de la majorité présidentielle.