Les revendications socio-politiques en cours au Togo sont-elles en train de « s’internationaliser » ? Après la déclaration du porte-parole du Quai d’Orsay le 15 juin dernier sur l’énième bras de fer politique au Togo, le Pcf (Parti communiste français) est allé un peu plus loin, dans sa prise de position.
Dans une déclaration signée par Jacques Fath (membre du Conseil national, du Comité exécutif et de la coordination nationale, chargé des relations internationales), le Pcf a dénoncé la répression en cours contre les manifestations publiques en terre togolaise, à l’appel du Cst (« Collectif Sauvons le Togo »).
Sans gants, cette formation politique qui se revendique du Front européen de gauche a de nouveau dénoncé, à l’occasion, le climat politique délétère au Togo depuis mars 2010 : « L’exercice du pouvoir du président Faure Gnassingbé, installé suite à un coup de force militaire en 2005 et à un hold-up électoral en 2010, se singularise par une aggravation des crises politiques, institutionnelles, économiques et sociales. Face à la protestation populaire grandissante, le gouvernement ne répond que par l’usage récurrent des arrestations et de la torture ».
Cette sortie du Pcf répond à ses dires à « un appel à lui lancé par la diaspora togolaise en France, pour soutenir les Togolais dans la lutte citoyenne pour le changement et l’avènement d’un Togo démocratique ». Une donne qui a poussé cette formation politique à « exprimer sa pleine solidarité au peuple togolais, à l’ensemble des forces progressistes, syndicales et associatives, qui manifestent depuis plusieurs jours à Lomé, pour exprimer leur désaccord avec la politique répressive et anti-démocratique du Gouvernement de Faure Gnassingbé ».
« La vague d’arrestations et de répressions qui s’est abattue sur les manifestants ces derniers jours a été d’une violence intolérable. Des centaines de personnes ont été blessées et torturées par les forces de sécurité. Le Pcf appelle à l’arrêt de la répression politique qui porte atteinte aux droits humains. Il demande la libération immédiate de toutes les personnes détenues pour avoir exprimé de manière pacifique leur opinion et l’annulation de toutes les procédures et procès en cours », a par ailleurs critiqué cette formation qui a pour devise « L’humain d’abord ».
Cette sortie médiatique date du 20 juin 2012, le jour où devaient comparaître devant la justice trois leaders du Cst, arrêtés puis « remis en liberté provisoire le week-end dernier », selon la police togolaise. En 2010, après la présidentielle togolaise de cette année-là, le Pcf avait déjà dénoncé la réélection de Faure Gnassingbé.
Le Front de gauche dont est membre le Pcf a récolté 10 députés élus (contre 19 dans la législature sortante, 2007-2012) dans le nouveau parlement français qui compte 577 sièges.