La dernière sortie de l’opposition, samedi dernier au siège du Congrès pour la Démocratie et la Justice (CDJ), incite à croire qu’elle recherche autre chose que l’efficacité de la biométrie, qui devrait être appliquée dès les prochaines consultations électorales.
L’opposition a trouvé à nouveau un prétexte pour faire parler d’elle et agite l’opinion : les élections locales d’avril 2013. Elle menace de les boycotter s’il n’y a pas une ‘’application plus large de la biométrie’’. Le ton a été donné samedi dernier au siège du Congrès pour la Démocratie et la Justice (CDJ), au quartier ‘’Petit Paris’’ de Libreville.
Tous les groupements de partis de l’opposition, ou presque, étaient réunis à cette occasion : l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR), la Coalition des partis politiques pour l’Alternance (CPPA), la Convention des partis politiques démocrates et républicains de l’Opposition (CPPDRO). Tous les représentants de ces familles politiques ont souhaité une mise en œuvre complète de la biométrie. Par exemple, qu’il y ait un mécanisme permettant d’authentifier les électeurs le jour du vote. Autrement, ils refuseraient d’aller aux élections. Ils ne seraient pas non plus prêts à entrer dans la commission technique envisagée pour l’effectivité de cette technologie. L’opposition pose des conditions pêle-mêle.
La pratique de l’opposition gabonaise est connue. A l’approche des échéances électorales, elle se perd dans des réclamations, pas forcément fondées. Ce fut le cas l’année dernière, lorsqu’il s’est agi d’aller aux élections législatives. De nombreux sons discordants ont été entendus au sein même de cette opposition. Au finish, l’opposition s’est fissurée, avec une partie restée en marge du scrutin. Mais non sans avoir fait couler encre et salive. A chaque fois, la même agitation survient.
La dernière sortie de l’opposition s’inscrit sans doute dans cette logique. On pourrait le croire avec raison. En effet, le gouvernement a montré sa volonté d’introduire dans le système électoral gabonais la biométrie. Des dispositions juridiques et réglementaires sont en train d’être prises pour que les prochaines consultations électorales se fassent avec cette nouvelle technologie. La loi 01/211 portant sur les données à caractère personnel a été adoptée depuis septembre 2011.
L’entreprise, chargée de mettre en œuvre ce projet de la biométrie, est connue : Gemalto. Une commission technique devant comprendre toutes les parties concernées devrait être mise en place très prochainement. Le ministre de l’Intérieur a réuni il y a quelques temps les représentants de différents politiques pour débattre de la faisabilité de la biométrie dans le pays. Bref, on note une détermination des pouvoirs publics à appliquer, dès les prochaines élections, la biométrie.
Dès lors, les menaces de boycott exprimées samedi dernier par les ténors de l’opposition ne devraient plus avoir de fondement. Bien plus, ces leaders gagneraient à exprimer leurs différences d’approches au sein de la commission technique envisagée, pour affiner le projet et l’enrichir par des suggestions nécessaires, pour le bien de la démocratie gabonaise. L’avantage de cette démarche résiderait dans la garantie des conditions de transparence, de crédibilité et de sincérité des élections.
La biométrie ne doit pas être un prétexte pour des déclarations à l’emporte-pièce, relayées par des médias internationaux et à même de déteindre sur l’image du pays. Il s’agit simplement de montrer sa bonne foi à s’approprier cette technologie, sans autre intention et dans l’intérêt de la démocratie gabonaise.