L’une des recommandations du New York Forum Africa (NYFA) reste axée sur la dynamisation des petites et moyennes entreprises (PME et PMI) qui constituent une niche importante et pourvoyeuse d’emplois dans les pays en développement. Dès lors, on évoque une Coupe d’Afrique des nations des PME pour encourager celles qui se démarqueront et apporteront un plus aux économies.
L’un des ateliers du NYFA, tenu à Libreville les 8, 9 et 10 juin 2012, avait accordé une place à cette catégorie d’entreprises considérées comme «le levier d’une économie prospère et le moteur de la création d’emplois». C’est en ce sens que la déclaration générale du NYFA, dans laquelle sont contenues les propositions et les recommandations de la rencontre de Libreville, indique que «dans la plupart des pays africains, il faudrait être beaucoup plus attentif au rôle des PME et à celui des entrepreneurs qui les créent».
Pour les amener à opérer plus de performance, à apporter une réelle valeur ajoutée aux économies du continent et particulièrement de leur pays respectifs, les organisateurs du NYFA, estiment qu’une Coupe d’Afrique des nations pour les PME est nécessaire. «Elle aurait vocation à recenser et récompenser les réalisations de PME africaines», explique-t-on.
Du 31 janvier au 2 février 2011, le Gabon avait organisé des états généraux des PME et de l’Artisanat à la Cité de la démocratie de Libreville sous le thème «Quelles PME/PMI pour un Gabon Émergent?». Ces assises visaient l’établissement d’une stratégie nationale dynamique afin de faire des PME et des artisans gabonais des acteurs solides et crédibles de la politique de diversification du tissu économique national.
Les participants avaient donc fait l’état des lieux des politiques menées dans ce secteur au Gabon, depuis la création d’un secrétariat d’État y réservé. Ils avaient de ce fait mené une réflexion approfondie sur les problèmes actuels des PME et des artisans et avaient enfin envisagé la mise en place d’une stratégie nationale dynamique afin de faire du secteur privé un vivier de créateurs de richesse. Ce qui n’a pas changé grand chose, semble-t-il, aux politiques mises en place suite à ces assises.
L’annonce d’une Coupe d’Afrique des nations pour ce secteur est cependant bien plus dérangeante. Elle laisserait penser que les PME peuvent faire « le spectacle », qu’elles pourraient trouver un intérêt quelconque à s’entredéchirer entre-elles pour une compétition hors jeu commercial. Mais combien de PME ont à la fois les reins assez solides et l’envie douteuse de participer à de tels jeux du cirque ? On veut bien croire que l’idée de fond des participants au NYFA n’est pas d’en faire des gladiateurs au service de l’image de leur pays, mais la simple dénomination « Coupe d’Afrique des nations » semble indiquer tout le contraire.
Un accès plus égalitaire aux marchés publics, un peu plus de clémence douanière, la création de centres de formation et de pépinières d’entreprises, des financements plus accessibles, seraient sans doute moins médiatiques mais plus efficaces pour redonner des couleurs aux PME locales.
