A l’instar des autres pays du monde entier, le Gabon a célébré hier la Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite des drogues sous le thème de la sensibilisation des communautés. Des manifestations ont été organisées par l’association «Agir pour le Gabon», en collaboration avec l’OMS, les experts de l’OCLAD et le ministère de la Santé.
Organisée conjointement par l’association « Agir pour le Gabon », le ministère de la Santé, l’Organisation mondiale de la santé(OMS) et l’Office central de lutte anti-drogue (OCLAD), la célébration, cette année au Gabon, de la Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite des drogues a été marquée à Libreville par deux temps forts : en matinée, la tenue d’une opération de sensibilisation de proximité au bénéfice des prisonniers et de l’administration pénitentiaire et, en fin d’après-midi, une conférence-débat portant sur les conséquences des drogues sur la santé physique et psychique de l’homme.
Pour la 25ème édition de cette Journée internationale, l’accent a été mis sur la sensibilisation de toutes les communautés. A cet effet, les détenus de la prison centrale de Libreville ainsi que les responsables de la sécurité pénitentiaire ont eu droit à une communication sur les conséquences de la drogue.
A cette occasion, et avant de laisser la place au Docteur Alphonse Louma Eyougha, président de l’association « Agir pour le Gabon », le représentant de l’OCLAD a affirmé que le trafic illicite des drogues est un phénomène très connu dans cette prison, ajoutant qu’il y a des réseaux extérieurs fortement entretenus par les agents ou par les prisonniers eux-mêmes. Par ailleurs, il a appelé les pouvoirs publics à soutenir l’Oclad et demandé davantage de collaboration transversale dans la lutte contre les drogues.
Pour sa part, le président de Agir pour le Gabon a d’abord réaffirmé les enjeux en question : ‘’Choisir de vivre sans drogues, c’est choisir de maitriser tous les aspects de sa vie, c’est refuser de se laisser dicter ses comportements et ses choix par une substance toxique. C’est aussi vivre sa liberté sans compromettre celle des autres, car le trafic de drogues est source de violence et de mort pour des milliers de personnes à travers le monde’’.
Citant Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l’ONU, le Dr Louma a relevé la responsabilité qui incombe à toutes les composantes de la société dans la lutte de ce fléau. Selon lui, ‘’les gouvernants ont la responsabilité de combattre le trafic de drogues et la toxicomanie, mais les membres de la société peuvent aussi apporter une importante contribution, à l’exemple des familles, des écoles, des associations, et des organisations religieuses’’.
Parlant du cas typique du Gabon, le président d’Agir pour le Gabon a noté et encouragé les efforts du gouvernement gabonais qui, via l’OCLAD, a mis en place des mécanismes pour endiguer le phénomène. Même s’il a estimé que les résultats restent encore insuffisants, le Dr Louma a exhorté le gouvernement à renforcer les moyens d’action de cette unité des forces de sécurité ; et exprimé sa déception face au fait que l’association qu’il anime depuis dix-huit ans n’a jamais reçu de subvention de l’Etat gabonais.
Un échange sous forme de questions-réponses entre l’assistance et les officiels a clos cette cérémonie et conduit les représentants de l’OMS, ceux de Agir pour le Gabon et de l’OCLAD, répondant au besoin d’assistance psychologique exprimé par des prisonniers désireux de sortir del’enferde la drogue, à annoncer qu’ils vont travailler ensemble au moyen d’installer une cellule d’éveil à l’intérieur de la prison centrale de Libreville.
Une autre conférence-débat, destinée à éclairer l’auditoire sur les conséquences physiques et psychiques de la consommation occasionnelle ou continue de la drogue, a eu lieu au bénéfice des apprenants et des membres de l’encadrement de l’Institut national d’action sanitaire et sociale.
