La Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma et le Gabonais Jean Ping se disputent la présidence.
PAR SÉBASTIEN BADIBANGA
A la veille de la commission de l’Union africaine, qui se tiendra les 15 et 16 juillet, on ne connait toujours pas la personne qui présidera cette fédération forte de cinquante quatre pays membres. La bataille fait rage entre Nkosazana Dlamini-Zuma, candidate de l’Afrique du Sud, et le Gabonais Jean Ping, le président sortant.
Un dilemme de taille. A la veille de la commission de l’Union africaine (UA), qui se tiendra les 15 et 16 juillet, le nouveau président de cette formation composée de cinquante quatre pays membres (excepté le Maroc) n’a pas encore été élu. Et pour cause : la bataille fait rage entre la candidate de l’Afrique du Sud Nkosazana Dlamini-Zuma et le président sortant Jean Ping, représentant du Gabon. Qui choisir ? Une femme de l’Afrique australe, ce qui serait une première, ou un homme expérimenté ?
Les partisans de chaque camp ont d’ores et déjà commencé à faire du lobbying pour leur favori respectif. Les arguments ne manquent pas non plus pour attaquer la candidature adverse.
L’expérience ou l’exemple ?
Le président sortant de l’UA, commission créée en 2002 à Durban en Afrique du Sud pour remplacer l’Organisation de l’unité africaine (OUA), a fait ses preuves durant son premier mandat. Comme le rappellent ses lieutenants, le Gabonais maitrise les dossiers concernant la politique africaine. L’année 2011 a « mis à rude épreuve sa capacité de gestion et de résolution des crises (notamment la crise libyenne, ndlr). Mais l’Union peut se prévaloir d’une approche globale (des crises africaines, ndlr) », font savoir ses soutiens. Jean-Ping « milite » depuis longtemps pour une organisation africaine indépendante de l’ONU et pour une grande Afrique à même de gérer et résoudre ses propres problèmes sans passer par les organisations internationales. Ainsi, lors de sa conférence à la Cade (Coordination pour l’Afrique de demain), le candidat à sa réélection regrettait que le continent noir n’occupe qu’un « strapontin » au Conseil de sécurité, au G8 et au G20. « L’Afrique s’apparentant, pour certains, à un objet de préoccupation plus qu’à un acteur dans la conduite des affaires mondiales, y compris celles qui la concernent ! », avait-il dénoncé. Tout porte, donc, à croire qu’il dispose de la carrure pour briguer un nouveau mandat.
La candidate Sud-Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, bien que novice, a elle aussi des arguments à mettre sur la table pour promouvoir son profil. Tout d’abord, c’est une femme. Ce serait historique qu’une femme dirige l’Union africaine. De plus, ce serait aussi une première qu’un candidat de l’Afrique du Sud l’emporte. Puisque jamais une femme n’a occupé ce poste, jamais la fonction n’est allée à l’Afrique australe. Sans rappeler qu’il s’agit d’une femme d’expérience. Nkosazana Dlamini-Zuma, l’ancienne épouse de Jacob Zuma, a été plusieurs fois ministre de 1999 à 2009 : ministre des Affaires étrangères, ministre de la Santé. Elle occupe actuellement la fonction de ministre de l’intérieur. Autrement dit, cette femme ne manque pas d’expérience en politique.
Contre toute attente, le match pourrait être serré entre Jean Ping et Nkosazana Dlamini-Zuma. Même si le premier semble favori et la seconde, challenger. Quoiqu’il en soit, le choix devrait être fait d’ici les 15 et 16 juillet, lors de la nouvelle commission de l’UA.