Le Nkumu, de son nom scientifique « Gnetum africanum», légume (feuille), classé dans la catégorie des produits forestiers non ligneux (PFNL), récolté en forêt, est passé d’une simple plante de cueillette à une source de revenu économique rentable pour le développement des petites et moyennes entreprises forestières et de valorisation de l’économie verte en matière de lutte contre pauvreté au Gabon.
Le Nkumu, est une plante spontanée, un légume-feuille qui n’est pas cultivé, mais récolté en forêt. C’est une activité non déclarée, pourtant très importante dans l’économie locale et familiale.
Pour la vente locale, les commerçants déchargent de gros sacs de Nkumu là où d’autres femmes attendent les arrivages pour ensuite les vendre au détail sur les marchés locaux. Les feuilles sont émincées avant d’être revendues.
Au pont d’Akébé dans le 3ème arrondissement de la capitale gabonaise, par exemple, où ce légume riche en protéines est assez commercialisé par des femmes de la province du Haut-Ogooué (sud-est), principale région où le Nkumu est consommé, les détaillantes achètent le tas de feuilles entre 500, 600 et 700FCFA au plus, pour ensuite les découper en très fines lanières et les revendre au tas de feuilles émincées.
Selon ces commerçantes, un tas de feuilles entières correspond à 6 ou 7 tas de feuilles émincées. Pour tirer profit de ce commerce, les revendeuses jouent soient sur la quantité des tas émincés, sur le prix de vente.
« Ici le tas du Nkumu est à 200F parce que le prix du tas des feuilles non découpées a augmenté », a expliqué une revendeuse d’ethnie Nzébi de la province de l’Ogooué-Lolo, une autre région où ce produit tend à disparaître.
Au Pk8, au lieu dit « marché bananes », le commerce du Nkumu est moins effectif qu’au pont d’Akébé où le prix du tas émincé est maintenu à 100F du fait de la rude concurrence et de l’abondance du légume à cet endroit.
« Les autres partout ailleurs vendent maintenant le tas de Nkumu à 200F. Les femmes du Pont d’Akébé sont les seules qui n’ont pas augmenté le prix », a déclaré une commerçante
Au Gabon, le Nkumu est très marqué ethniquement : seuls une vingtaine de groupes ethniques en consomment (sur les 56 existants), parmi lesquels les Obamba et les Batéké dans le Sud-est du pays. Et ceux qui en consomment le font en grande quantité.
Plante largement récoltée pour un usage alimentaire, le Nkumu est d’une grande importance dans l’équilibre nutritionnel des populations. Cette feuille indispensable dans le régime alimentaire local, s’inscrit dans le patrimoine végétal et culturel du Gabon.
Cette plante qui abonde également dans la province du Woleu-Ntem (nord du pays), du fait surtout de sa méconnaissance et de ses différents usages, fait actuellement l’objet d’attentions et de curiosité par les populations autochtones encore ignorantes des retombées économiques de cette feuille devenue une denrée rare dans d’autres régions du Gabon du fait de la surexploitation.
En organisant une semaine de la promotion du Nkumu dans la province du Woleu-Ntem, la FAO et le ministère des Eaux et forêts veulent améliorer la connaissance de cette ressource qui peut s’avérer être une des multiples pistes porteuses pour lutter contre la pauvreté et participer à l’autosuffisance alimentaire du pays, ainsi qu’à son développement économique.