Les travaux d’un atelier de formation sur l’évaluation des capacités phytosanitaires des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), conduits par le bureau sous-régional de la FAO, se sont ouverts hier, à Libreville, en vue de revisiter le cadre juridique et institutionnel de la protection des végétaux.
Le siège régional de la Fao au Gabon, sis à la Cité de la démocratie de Libreville, a servi de cadre hier aux travaux d’un atelier sur l’évaluation des capacités phytosanitaires. Ces travaux se sont ouverts en présence du représentant de la FAO Gabon, Larmourdia Thiombiano.
Ils se dérouleront sur dix jours. L’atelier vise à renforcer le cadre technique, institutionnel et réglementaire desdits pays dans le domaine phytosanitaire afin de faciliter le commerce en produits agricoles et participer pleinement dans le cadre international pour la protection des végétaux comprenant l’élaboration de Normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMP), pour la sauvegarde des ressources végétales. Cette rencontre vise aussi la collecte d’informations, l’échange et la réglementation des mouvements transfrontaliers des végétaux et produits végétaux.
Selon le représentant de la Fao, cette formation fait suite aux nombreuses faiblesses présentées par les systèmes de protection phytosanitaire mis en place dans les pays de la sous-région tant sur le plan réglementaire qu’institutionnel. ‘’On note que les Organisations nationales de protections des végétaux (ONPV) manquent cruellement de moyens de travail, d’équipements, outils et matériels, de personnel qualifié et d’expertise‘’, a-t-il indiqué.
S’agissant du plan règlementaire, ce dernier a souligné que chaque Etat membre ne disposait pas de textes réglementaires relatifs à la protection des végétaux. Cependant, certains de ces textes datent du temps colonial, ajoutant qu’avec l’évolution sensible des normes de la convention international de la protection des végétaux, la plupart de ces textes sont dépassés, car ne couvrant pas certaines notions en protection phytosanitaire et les questions relatives au contrôle des mouvements des végétaux et des denrées alimentaires dans le cadre du commerce international.
Cette formation sur l’évaluation des capacités phytosanitaires (PCE) est le point de départ de nombreuses activités de renforcement des capacités pour pallier ces insuffisances. Pour cela, il conviendrait, selon lui, de créer des conditions au niveau national permettant de fournir l’information à ceux qui en ont besoin, notamment à travers des supports appropriés.
Toutefois, il faut retenir que cet atelier rentre dans le cadre du programme de la sécurité alimentaire élaboré par la CEEAC et la CEMAC. C’est également un programme régional de sécurité alimentaire, qui couvre l’ensemble des 10 pays membres à la fois de ces dits organismes. Et dans ce volet, il existe des échanges en matière de produits végétaux et des plantes, comme les semences ou les produits alimentaires.
Lorsqu’il y a des mouvements de ces produits à travers les frontières, il y a des risques. Les mouvements d’échanges de ces produits peuvent introduire les ravageurs et des maladies qui n’existent pas dans d’autres pays pouvant porter atteinte à la sécurité alimentaire de la sous-région entière.
La propagation des maladies due à cette situation sur le continent existe. Dans la zone des pays des grands lacs, par exemple, la maladie du bananier qui sévit peut avoir un effet de contagion si les mesures strictes de contrôle des intrants ne sont pas prises pour protéger les pays non encore contaminées par cette maladie.
Ce séminaire vient donc à point nommé pour renforcer les capacités des pays membres de la CEEAC pour faire face à ces menaces. La CEEAC regroupe l’Angola, le Burundi, le Cameroun, le Congo, la Centrafrique, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République démocratique du Congo (RDC), le Tchad et Sao Tomé et Principe.