Le vent de la discorde qui souffle actuellement sur l’Union du peuple gabonais, parti de l’opposition créé par feu Pierre Mamboundou, est loin de s’arrêter, au regard de la dernière actualité de cette formation politique membre de l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR).
L’Union du peuple gabonais (UPG) continue d’enregistrer la défection de ses membres. Après les démissions retentissantes de Claudio Ndemby Nzinga et de Bonaventure Nzigou Manfoumbi, il y a quelques jours, le tour est revenu à deux autres membres, non moins influents, d’annoncer également leur démission de cette formation qui, du vivant de Pierre Mamboundou, n’a jamais enregistré une telle saignée. Pierre Olivier Gambo et Zéphirin Moussiali ont donc eux aussi fait valoir, le 25 juin dernier auprès du secrétariat exécutif, leur décision de partir.
Le destin actuel de l’UPG qui n’est pas sans rappeler celui du PGP, du RDP ou du Morena qui ont connu l’éclatement après le décès de leurs fondateurs respectifs, est l’une des raisons qui déterminent la décision de Pierre Olivier Gambo. «La cacophonie savamment entretenu tous ces derniers temps par des personnes aux desseins inavoués», note-t-on dans sa lettre de démission. Et d’ajouter : «ce désordre vient de franchir la porte des tribunaux, créant ainsi, un grand doute dans l’esprit de l’opinion».
Pour sa part, Zéphirin Moussiali se déclare profondément affecté par la situation d’incompréhension permanente entretenue, au sein de l’UPG, par des personnes tapies dans l’ombre. Ne pouvant plus s’accommoder de ce gâchis du patrimoine de feu Pierre Mamboundou, il a décidé d’emboiter le pas aux trois premiers.
Cette situation ne laisse pourtant pas tout le monde indifférent. Nouveau sociétaire de l’UPG, l’ancien candidat à la présidentielle gabonaise de 2009, Bruno Ben Moubamba, qui aurait définitivement décidé de rentrer au Gabon a indiqué, le 27 juin dernier, sa volonté de mettre tout en place pour ramener la cohésion au sein de sa nouvelle famille politique. «Je vais prendre toutes mes responsabilités dans la relance de l’opposition (…). Depuis le départ, je dis que l’unité de l’UPG sera préservée et j’en fais le serment. Je donnerai tout ce que j’ai et dont je suis capable pour maintenir la cohésion de l’UPG. Et j’invite dès maintenant les brebis égarées à regagner le bercail» avait-il lancé. L’avenir dira si Pierre Mamboundou, comme tous les autres leaders décédés, s’en est allé avec son parti.