Selon un expert en charge des ressources hydrauliques au Gabon, les eaux dites souterraines seraient de qualité bien meilleure que celles dites de surface.
Le Gabon dispose d’immenses ressources naturelles. Cependant, le paradoxe de cette situation est la faible valorisation des ressources en eau et le manque de politique nationale de l’eau au sens strict du terme.
Néanmoins, depuis trois ans le Gouvernement gabonais s’attèle, à travers le Plan stratégique Gabon émergent, à donner une plus grande efficacité à l’action publique dans le secteur de l’eau, en levant les différentes contraintes qui inhibent les effets synergiques nécessaires à l’atteinte des objectifs de développement ciblés.
Au Gabon, deux types de ressources sont mises à contribution pour la satisfaction des différents besoins en matière d’eau. Il s’agit des eaux de surface et les eaux souterraines. Les eaux de surface concernent les grands bassins côtiers principalement, le bassin de l’Ogooué et ses affluents qui drainent 215 000 km2, dont 22 000 en dehors du territoire national.
Compte tenu de l’existence d’importantes disponibilités en eau de surface pérenne au Gabon, la recherche et l’exploitation des eaux souterraines ont été reléguées pendant plusieurs années au second plan, ce qui explique des connaissances très fragmentaires sur les ressources en eaux souterraines du pays.
En effet, les eaux souterraines qualifient toutes les eaux se trouvant sous la surface du sol en contact direct avec le sol ou le sous-sol et qui transitent plus ou moins rapidement dans les fissures et les pores en milieu saturé ou non. Car les données disponibles synthétisées dans le Rapport sur l’évaluation hydrologique de l’Afrique subsaharienne – rapport de pays Gabon indiquent que la minéralisation des eaux est inférieure à 250 mg/l et même souvent entre 25 et 100 mg/l, seule la série de Cocobeach en dehors des aquifères côtiers. Cette série a présenté une teneur supérieure à 5 mg/l, probablement liée à la présence d’évaporites.
D’après ce rapport, les eaux des formations d’altération sont les moins minéralisées. Car leurs teneurs sont limitées à 40-90 mg/l, alors que les eaux circulant dans les roches saines présentent des teneurs plus importantes de 25 jusqu’à 300 mg/l.
‘’Globalement, les eaux souterraines du Gabon sont de bonne qualité, à l’exception des eaux saumâtres liées au biseau salé et des eaux très ferrugineuses où la présence de fer et de manganèse est fréquemment relevée de même que celle de silice’’, a souligné un expert du ministère en charge des questions hydrauliques au Gabon.
En 2002, les ressources en eaux renouvelables totales étaient estimées à 164 km3/an en 2002, ce qui correspondait à une disponibilité en eaux renouvelables de l’ordre de 133 333 m3/an/habitant, donc l’un des plus élevés d’Afrique après la République démocratique du Congo. Or, à la même date, les ressources en eau renouvelables d’origine interne étaient évaluées à 164 km3/an, au Gabon. Ce qui signifie que le Gabon a un taux de dépendance des flux entrant de l’extérieur quasi nul.
Malgré ce potentiel et les efforts consentis par l’Etat, au cours de ces dernières décennies, en vue de valoriser les ressources en eau, les résultats restent encore trop mitigés pour satisfaire la population aussi bien dans les grandes villes que dans les zones rurales.