Les populations autochtones et locales d’Afrique centrale réunies autour du Forum international des peuples autochtones d’Afrique centrale (Fipac), soulignent leur faible implication dans les discussions relatives à leurs droits, à la gestion durable des ressources naturelles. Elles estiment que les décisions de la gestion des ressources naturelles leur sont toujours imposées.
Interpeller les dirigeants de la sous-région sur les questions relatives aux droits des populations autochtones et locales d’Afrique centrale, notamment l’améliorant de leurs conditions de vie et leur implication dans les discussions sur la gestion durable des écosystèmes de la sous-région, sont les principaux objectifs du peuple pygmée réuni autour de la plateforme de réflexion dénommée Fipac.
Selon un entretien entre l’animateur de radio Sayouba Traoré, dans son émission Chronique agriculture et pêche du 7 juillet dernier sur les ondes de la Radio France internationale (RFI), et Kapopo Diwa Mitoumawa, le coordonnateur régional des réseaux des populations autochtones et locales pour la gestion durable des écosystèmes de l’Afrique centrale, «le pygmée est considéré comme un sous-homme, totalement exclus.»
«Il y a la commission des forêts de l’Afrique centrale (Comifac) et nous, en tant que dépositaires de ces forêts, nous n’avons pas été impliqués et nous avons décidé que nous puisions aussi bénéficier des retombés de ces forêts. Et c’est ainsi que nous nous sommes constitués en structure car un individu n’a pas d’impact», a précisé Kapopo Diwa Mitoumawa.
Le peuple Pygmée se constitue donc actuellement en association, afin de participer à des discutions sur la gestion durable des écosystèmes de l’Afrique centrale et revendiquer son statut de peuple autochtone de la sous-région. Il préconise des actions de sensibilisation et d’échanges favorisant la concertation multi acteurs en vue de l’adhésion des parties prenantes au processus de gestion durable des écosystèmes des forêts d’Afrique centrale.
«Nous avons décidé de mettre en place d’abord des associations dans des villages, des localités, et en fin des réseaux nationaux et à partir de cela nous avons créé les réseaux sous régionaux et aujourd’hui, nous avons le forum international des peuples autochtones d’Afrique centrale. C’est un cadre de concertation pour que nous en discutions sérieusement avec des décideurs, que nous montrions que nous sommes des citoyens à part entières de nos États», a expliqué Kapopo Diwa Mitoumawa.
La problématique de l’implication des peuples autochtones d’Afrique centrale dans gestion durable des écosystèmes de cette sous-région, concerne globalement huit pays d’Afrique centrale. «Le président de la République du Congo Brazzaville, qui, pour sa part, a prodigué une loi spécifique pour la promotion et la protection des peuples autochtones du Congo et la République centrafricaine, est le premier pays à ratifier la convention 169 de l’OIT sur le droit du peuple autochtone à la terre et à leur territoire», a noté la personnalité pygmée tout en lançant un appel aux autres dirigeants afin que ces dernières emboîtent le pas à leurs homologues pour que ce défi soit commun.