International publie le second classement des multinationales, listées selon leurs efforts en matière de transparence et de la lutte contre la corruption. Avec quelques surprises…
Transparency International a publié le 10 juillet son second classement des multinationales. Il met à jour les bons et les mauvaises élèves de la bonne gouvernance parmi les 105 plus grandes entreprises cotées, actives dans 200 pays. Comme en 2009, l’ONG basée à Berlin les a jugées sur leurs programmes de lutte contre la corruption et la transparence de leur organisation tant au niveau mondial que local.
C’est Statoil, très présent dans l’extraction pétrolière et gazière, notamment en Angola, au Nigeria et en Algérie, qui arrive en tête du classement. Le groupe norvégien a fait preuve d’une « transparence totale sur ses revenus et les taxes versées, en les détaillant pays par pays. Il s’est aussi assuré de la bonne mise en place de ses politiques anti-corruption avec un service de contrôle efficace. Aux deuxième et troisième places viennent ensuite les groupes miniers Rio Tinto (actif en Guinée, à Madagascar et en Afrique du Sud), puis BHP Billiton (présent au Gabon, en Guinée, au Mozambique et au Liberia).
Les deux « frères ennemis » australo-anglais ont tous les deux redoublé d’effort pour présenter leurs revenus par pays : Rio Tinto l’a fait pour la totalité des 28 Etats dans lesquels il intervient, BHP Billiton pour 14 de ses 15 filiales locales, la seule exception étant celle du Mozambique.
Google tout en bas du palmarès
« Les multinationales doivent regagner la confiance qu’elles ont perdue pendant la crise financière », reconnaissait début juillet Jan du Plessis, président de Rio Tinto, incitant ses troupes à poursuivre sur la voie de la transparence.
En bas du palmarès de Transparency International figurent en revanche les constructeurs automobiles japonais Honda (103ème place) et Toyota (97ème), la société de téléphonie japonaise NTT, le Russe Gazprom (98ème), mais aussi l’américain Google (95ème), eux aussi actifs en Afrique, et dont le fonctionnement est jugé opaque.
D’après l’ONG, il reste encore un long chemin à faire pour la plupart des grandes entreprises mondiales, qui sont de plus en plus observées sur les questions éthiques. « Les multinationales restent une des causes majeures de la corruption. Il est temps pour elles de trouver, en collaborant avec les autres acteurs – État et société civile -, des solutions à ce problème fondamental », expliquait Cobus de Swardt, le directeur général de Transparency, lors de la présentation du classement.
Du côté des paradis fiscaux
Dans un rapport publié le 12 juillet, l’ONG CCFD-Terre solidaire fustige la présence des banques françaises dans les paradis fiscaux. Officiellement, le problème serait réglé : BNP Paribas et Société générale seraient les seules banques à compter encore des filiales dans deux des huit pays ciblés par le ministère des Finances français. Mais, souligne CCFD, ces 8 pays ne représentent que 0,1% de la finance offshore mondiale. L’ONG a élargi la liste à d’autres territoires tels que la Suisse, le Luxembourg, Jersey, Hong-Kong, Singapour, etc. Et là, surprise : les banques françaises comptent 527 filiales dans les paradis fiscaux. En tête, l’une des banques les plus implantées en Afrique, BNP Paribas, avec 360 filiales (dont 22 dans les Iles Caïmans). Crédit Agricole (104 filiales) et Société Générale (49) suivent. Les bons élèves ? La Banque postale et le Crédit Mutuel-CIC (aucune filiale), actionnaire de référence du groupe bancaire marocain BMCE Bank.
F.M.