Le président de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI), Vincent Lebondo Le-Mali, a lancé ce 16 juillet en présence des représentants des institutions diplomatiques accréditées au Gabon et des autorités gouvernementales, les travaux d’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre la corruption à l’horizon 2015.
Soucieux de se doter d’une politique intégrée et cohérente pour la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux ainsi que d’un plan d’action approprié à court, moyen et long terme, le Gabon par l’entremise de son institution de lutte contre ces maux, a lancé, ce 16 juillet 2012, l’étude devant déboucher sur une stratégie nationale de lutte contre ses fléaux.
Pour la circonstance, les membres du gouvernement concernés, notamment le ministre délégué auprès du ministre du Budget, chargé de la Fonction publique, les partenaires bilatéraux (ambassade de France et des USA au Gabon) et multilatéraux (Pnud, BM, EU, Bad) ainsi que des ONG de lutte contre la corruption, à l’instar de «On ne m’achète pas» ont fait le déplacement de London, quartier de Libreville où se trouve le siège de la CNLCEI.
Après la mise en place du comité de pilotage ouvrant la voie à l’étude sur la stratégie, le 4 juillet dernier à Libreville, l’opération vient donc d’aborder une étape importante de sa concrétisation avec la validation de ce projet dont le coût de la réalisation reste encore inconnu.
Les secteurs jugés comme prioritaires retenus pour l’étude sont : le budget d’investissement public ; les marchés publics ; le secteur privé et le climat des affaires ; la décentralisation l’éducation ; les finances (douane/impôts/trésor) ; les forêts et l’environnement ; les mines et industries extractives ; la santé publique et le transport. L’étude qui va durer deux sera conduite par deux experts, un Gabonais et un Camerounais, recrutés après appel d’offres. En collaboration avec le comité de pilotage récemment mise en place, ils devraient sillonner l’ensemble du territoire. Les premières conclusions de leurs travaux sont attendues pour le mois d’octobre 2012.
Selon les consignes définies dans le document relatif au critère de sélection des experts, «la mise en place de cette stratégie nationale à l’horizon 2015 est un préalable et une nécessité pour connaître et maîtriser les besoins à couvrir, planifier efficacement les interventions retenues, mettre en place un cadre juridique, technique et institutionnel adéquat pour la réalisation des activités retenues, qu’elles soient humaines, matérielles et financières. Cette stratégie va permettre d’évaluer les résultats atteints».
Le Gabon va ainsi devenir l’un des rares pays d’Afrique centrale à s’être engagé dans un tel processus, signe de la volonté des pouvoirs publics à soutenir la lutte contre la mal gouvernance des finances publiques. Même si au niveau de l’indice de perception de la corruption, le pays est en tête du peloton dans la sous-région, considérée comme une zone endémique, il n’en demeure pas moins que le combat contre ces comportements déviants mériterait d’être renforcé en termes d’indépendance des structures et des moyens.