Une délégation ivoirienne, conduite par le ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Clément Boueka Nabo, séjourne au Gabon depuis trois jours, afin de se familiariser avec l’expérience gabonaise en matière de gestion durable des ressources forestières.
(De notre correspondant)
Le modèle gabonais de gestion des ressources forestières intéresse les autorités ivoiriennes. Celles-ci ont dépêché sur place une délégation depuis le 16 juillet, pour voir et apprendre sur le terrain ce qui est entrepris par les Gabonais depuis quelques années dans ce domaine. La Côte d’Ivoire est surtout désireuse de s’approprier l’expérience gabonaise dans le secteur de la transformation et de l’industrialisation locale des bois en grumes.
Plusieurs séances de travail vont avoir lieu entre les autorités gabonaises et leurs hôtes et ce jusqu’à jeudi prochain. Des visites sur le terrain sont prévues, entre autres sur les sites de la zone économique spéciale de Nkok et du projet de reboisement de la Mvoum, ainsi qu’au complexe industriel de la société nationale des bois du Gabon (SNBG). Une visite est également prévue à l’usine de déroulage de Rougier Gabon.
Des visites pour s’affranchir d’un modèle de développement inadapté
Le dernier jour de la mission sera consacré à une séance de travail avec le ministre gabonais de l’Economie Luc Oyoubi, pour présenter les mesures d’accompagnement notamment fiscales de l’interdiction d’exportation des bois en grumes.
Cette visite des autorités ivoiriennes au Gabon est un bel exemple de coopération Sud-Sud et illustre la volonté de certains Etats du continent de s’affranchir des modèles de développement importés, qui ne sont pas souvent en phase avec les besoins réels des pays africains.
L’industrialisation et la transformation locale des bois en grumes est l’une des décisions prises en 2009 par le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba. Cette mesure dénoncée par les sociétés étrangères qui tiraient des intérêts dans l’exportation des grumes, a, selon des sources gouvernementales, apporté une plus-value à l’économie nationale et a permis de créer de nombreux emplois. Elle vise à long terme la nationalisation de la filière bois.