Une crise politique a également éclaté au sein de la section Port-Gentillaise de l’Union du peuple gabonais (UPG, Opposition). Une implosion qui confirme l’idée d’une instabilité des partis politiques dont le leader charismatique est, de son vivant, le seul liant.
A peine Pierre Mamboundou a-t-il tiré sa révérence que la hiérarchie de son parti, l’UPG, est entrée dans des querelles de leadership. D’un côté, on identifie le clan mené par le Secrétaire exécutif, Mathieu Mboumba, de l’autre celui qui se ligue autour de David Mbadinga, ancien N°2 en retrait depuis de longues années. Une guéguerre qui a absolument contribué à tuer l’aura et le peu de crédibilité dont jouissait encore cette formation politique qui a fêté ses 23 ans le 14 juillet dernier.
Le conflit, pour le nommer ainsi, vient de s’élargir aux provinces. Notamment à celle de l’Ogooué-Maritime où désormais deux camps se sont également constitués et s’affrontent pour le leadership. Le premier groupe est emmené par le coordonnateur fédéral de ce parti à Port-Gentil, Jean-Jacques Mbourou Colombo, tandis que l’autre est entretenu par le maire adjoint de cette commune, André Moukagni. Entre les deux, relève la presse locale, «rien ne va plus». Ce qui est d’autant plus déplorable que la capitale économique du Gabon est connue, de tout temps, comme la lace forte l’UPG.
A ce qui semble, c’est une décision du Secrétariat exécutif de l’UPG, datée du 30 juin 2012 qui a mis le feu aux poudres. «André Moukagni ne peut plus prétendre prendre la parole ou agir au nom de l’Union du peuple gabonais, ni arborer ses insignes distinctifs sous peine d’utilisation des voies de droit et de traduction devant les juridictions compétentes», précise un texte signé de Mathieu Mboumba Nziengui, remis le 2 juillet dernier à l’intéressé par le coordonnateur fédéral du parti, Jean-Jacques Mbourou Colombo. Le texte reprocherait au nouvel exclu sa campagne contre le candidat investit par le Secrétaire exécutif lors des élections législatives de décembre 2011. Il lui est également reproché ses absences aux réunions du parti, ainsi que des arriérés de cotisations. Des faits qui, selon ses détracteurs, terniraient l’image de l’UPG.
En réaction, André Moukagni et ceux des militants qui lui sont encore fidèles, sont montés au créneau pour dénoncer le fait que le coordonnateur fédéral, qui avait été exclu en 2008, n’est revenu dans le parti qu’avec des idées de revanche. Et d’indiquer que depuis son retour au sein de la formation politique, les exclusions abusives sont légion. Dès lors, relève l’exclu, les accusations portées contre lui, ne visent qu’à nuire à son image et à celle du parti.
L’actualité de ce parti à Port-Gentil est vivement controversée. Elle débouche inéluctablement sur l’éternel problématique des partis politiques dont l’idéologie est la fidélité au président fondateur. Les militants de l’UPG de Port-Gentil souhaitent que l’exécutif de cette formation trouve une solution à ce problème, mais nombreux n’osent y croire. Pierre Mamboundou étant décédé, personne ne sait qui tient désormais les commandes du bateau UPG. Ce parti aura assurément le même sort que le Morena ou le PGP, éparpillés en plusieurs courants après la mort de leur président fondateur.