Le fantôme de la défunte Union nationale (UN), parti politique dissous en janvier 2011, aime décidément le réel et refuse de disparaitre. La formation politique dirigée par Zacharie Myboto a en effet annoncé, le 19 juillet, qu’elle organise à son siège de Libreville, un meeting ce samedi 21 juillet dans l’après-midi.
La rencontre populaire, qui annonce en guest-star des membres de la société civile, notamment Dieudonné Milama, président de l’Observatoire national de la démocratie (OND) et Georges Mpaga, leader du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG), devrait permettre à Zacharie Myboto et à Jean Eyéghé Ndong, vice-président de l’UN, d’entretenir leurs partisans «sur la rencontre de l’Elysée, les différents rendez-vous de Paris et les propositions de sortie de la crise politique gabonaise», indique une annonce de cette formation politique passée à la clandestinité.
L’Union nationale qui a entrepris une vaste opération de terrain ces derniers temps annonce par ailleurs que le docteur Raphaël Badega Lendoye, Premier ministre du gouvernement parallèle mis en place par André Mba Obame après sa prestation du serment présidentiel en janvier 2011, et Paul Marie Gondjout, éminent membre de cette formation politique, devraient faire «le point des rencontres citoyennes de Libreville.» Il a également été annoncé que le secrétaire général de l’UN, André Mba Obame, par ailleurs candidat à la présidentielle anticipée de 2009, interviendra «par vidéo conférence» au cours de ce meeting.
Le 18 juillet dernier, Gérard Ella Nguéma, secrétaire général adjoint du même parti, a publié une mise au point à travers laquelle il annonçait également ce meeting et donnait la réplique à Alain Claude Billié Bi Nzé, porte-parole de la Présidence de la République, qui a mis «sur le compte de «l’essoufflement» la demande d’une conférence nationale souveraine exprimée lors de la rencontre de Paris avec les autorités françaises le 4 juillet 2012.» Revenant sur les élections législatives de décembre 2011 et sur son taux d’abstention, Ella Nguéma a estimé que le pouvoir tente «de masquer une réalité évidente : le Gabon est plongé dans une crise grave depuis aout 2009, date du coup d’état électoral d’Ali Bongo (…) C’est dans ce contexte et soucieux de trouver les voies et moyens de sortir du chaos dans lequel ne cesse de s’enfoncer notre pays, que des membres de l’opposition, de la société civile et de la diaspora ont remis aux nouvelles autorités françaises, au demeurant pleinement informées de cette situation, un mémorandum contenant un ensemble de mesures incontournables devant faire sortir notre pays de cette crise, la Conférence nationale souveraine étant la mesure phare de ce plan.» La rencontre Ali Bongo-François Hollande, le 5 juillet dernier à Paris, figurera assurément comme plat de résistance au menu du meeting annoncé.