Alors que les combats se sont intensifiés mardi à Alep, l’armée régulière parachève sa maîtrise de la capitale, où l’Armée syrienne libre (ASL), composée de déserteurs et de civils ayant pris les armes, avait officiellement lancé la «bataille pour la libération de Damas», il y a une semaine. Ce mardi, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, au moins 80 personnes ont été tuées mardi. La veille 116 personnes dont 64 civils, avaient trouvé la mort. De nouveaux navires de guerre russes se dirigent vers la Syrie. Les Etats-Unis ont adopté un ton plus conciliant envers Bachar al-Assad. Au cœur de toutes les préoccupations internationales figurent toujours les armes chimiques. Les «rebelles» affirment que le régime les transfère vers les frontières du pays.
Les Etats-Unis adoucissent le ton à l’égard d’Assad. Ces dernières semaines, les Etats-Unis avaient martelé que le chef de l’Etat syrien «devait partir» et qu’il ne devait pas participer à une quelconque transition au pouvoir dans son pays. Ce mardi, le ton a quelque peu changé. «Nous pensons qu’il n’est pas trop tard pour que le régime d’Assad commence à programmer une transition qui permette de trouver un moyen de mettre fin à la violence», a déclaré la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. L’oppositon, elle, «doit se préparer à commencer à travailler à un gouvernement intérimaire. Elle doit s’engager à protéger les droits de tous les Syriens, de tous les groupes syriens», a-t-elle poursuivi.
A Damas, deux poches de résistance prises d’assaut. Les forces régulières ont pris d’assaut mardi les quartiers de Qadam et Aassali, deux des dernières poches de résistance rebelle dans le sud de la capitale syrienne, a rapporté l’OSDH. A la suite de quoi «elles ont mené des perquisitions et des arrestations», a indiqué l’ONG. Selon un communiqué de la Commission générale de la révolution syrienne, les forces régulières «ont mis le feu à des dizaines d’habitations dans le quartier d’al-Qadam, où des accrochages subsistaient lundi.
Un tiers des centres commerciaux à Alep fermés. Dans la deuxième ville du pays, des combats opposaient les rebelles aux troupes régulières, appuyées par des hélicoptères, dans les quartiers de Soukkari, Sakhour et Hanano, selon l’ONG. Elle a fait état d’un «exode massif» des habitants de plusieurs quartiers de la capitale économique du pays. Un activiste de la ville joint sur Skype par l’AFP a affirmé que les barrages de sécurité avaient été retirés. Selon le quotidien al-Watan, proche du régime, un tiers des centres commerciaux à Alep, poumon économique du pays, ont fermé leurs portes en raison «des évènements regrettables» qui se produisent dans certains secteurs. Par ailleurs, huit détenus ont été tués dans la nuit de lundi à mardi dans la répression d’une mutinerie dans la prison centrale d’Alep, selon le Conseil national syrien (CNS), principale instance politique de l’opposition.
Rastane, Homs Lattaquié sévèrement bombardées. La localité rebelle de Rastane dans la région de Homs (centre) était pilonnée ainsi que des localités de la montagne kurde dans la région de Lattaquié (nord-ouest). Selon l’OSDH, ces localités étaient pilonnées au rythme de «cinq à sept obus par minute», soit «le bombardement le plus violent depuis le début des opérations militaires dans cette région que l’armée tente de reprendre».
De nouveaux navires de guerre russes entrent en Méditerranée. Des navires de la Flotte du Nord et de la Flotte de la Baltique, présumés se rendre en Syrie, sont entrés dans la mer Méditerranée après avoir passé le détroit de Gibraltar vers 14 heures, selon le ministère russe de la Défense. Ils doivent rejoindre un autre groupe de navires de guerre de la Flotte de la mer Noire, parmi lesquels le patrouilleur «Smetlivy», qui poursuit sa mission dans le sud-est de la Méditerranée. Une source militaro-diplomatique russe avait indiqué plus tôt dans le mois que ces navires devaient se rendre dans le port syrien de Tartous, seule base navale russe en Méditerranée, pour faire des réserves de carburant, d’eau et de vivres.
Le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU à Damas. Hervé Ladsous, le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, est arrivé mardi à Damas pour «évaluer» la situation alors que la mission de supervision de l’ONU en Syrie (Misnus) a été prolongée vendredi pour une «ultime période de 30 jours». Washington n’entend aller au-delà après le double veto sino-russe à une résolution occidentale contraignante, hormis si la situation s’améliore. Les 300 observateurs avaient dû à la mi-juin renoncer à patrouiller sur le terrain en raison de l’intensification des combats. Le diplomate français sera rejoint par le général Babacar Gaye, principal conseiller militaire de l’ONU. «Nous prévoyons un certain nombre d’entretiens ces deux prochains jours», a-t-il ajouté.
AUDIO. Syrie : notre envoyé spécial raconte la détresse des réfugiés
Alors que les combats se sont intensifiés mardi à Alep, l’armée régulière parachève sa maîtrise de la capitale, où l’Armée syrienne libre (ASL), composée de déserteurs et de civils ayant pris les armes, avait officiellement lancé la «bataille pour la libération de Damas», il y a une semaine. Ce mardi, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, au moins 80 personnes ont été tuées mardi.
Source: Le Parisien, avec AFP