Le procès du leader estudiantin arrêté le 4 juillet dernier et accusé d’avoir voulu incendier l’université Omar-Bongo, a de nouveau été reporté. De quoi susciter l’ire des étudiants qui s’étaient rendus nombreux au tribunal et provoquer une émeute.
Alors que son procès était annoncé pour ce lundi 30 juillet, Nicolas Ondo Obame devra attendre encore jusqu’au 6 août prochain, selon une indication de son avocate, Me Naomie Assoumou, relayée par l’AFP.
Faisant partie des 19 étudiants de l’université Omar-Bongo (UOB) qui avaient été relâchés dans la nuit du 14 au 15 juin dernier après avoir été présentés au procureur de la République, Nicolas Ondo Obame a de nouveau été interpellé le 4 juillet pour être écroué le 6 juillet 2012. Il est «accusé d’avoir voulu mettre le feu à l’université», a alors déclaré Lionel Ella Engonga, un autre étudiant avant de soutenir : «On a retrouvé un sac qui contenait de l’essence et des chaînes et on l’accuse d’en être le propriétaire. Ce n’est pas à lui et quand il a été arrêté il n’avait pas de sac.»
Le report du procès a provoqué l’ire des centaines d’étudiants qui avaient fait le déplacement du tribunal pour soutenir leur collègue, ou pour exiger sa libération selon certains d’entre eux. Les alentours du tribunal où de nombreux badauds ont vu se diriger, en trombe, des camions des forces de l’ordre, se sont transformés en théâtre d’affrontement entre les étudiants et les forces de l’ordre.
Selon la rumeur, un autre étudiant aurait été arrêté au cours de cette manifestation. Un étudiant présent sur les lieux a en affirmé sur son mur Facebook que «des agents ont été bousculés, les magistrats ont pris la poudre d’escampette. Mon dieu, ils ont braqué des armes sur nous au sein du tribunal.»
Georges Mpaga, le leader associatif, membre du mouvement Ça suffit comme ça, a indiqué que «l’ambiance était explosive au tribunal de Libreville ce matin (…) les étudiants qui étaient massés aux abords du tribunal en vue de réclamer la libération de Nicolas Ondo ont bloqué un fourgon, croyant que le leader estudiantin y était transporté. Or, ce dernier était retenu à l’intérieur du tribunal.»
Depuis janvier dernier l’UOB est secouée par manifestations à travers lesquelles les étudiants demandent la suppression de la limite d’âge, fixé à 27 ans, pour l’obtention des bourses d’études, l’harmonisation du système Licence-Master-Doctorat, l’électrification de tous les amphithéâtres, la réhabilitation de la bibliothèque et du restaurant universitaires, la gratuité de l’Internet ainsi que de meilleures conditions d’hygiène. Le personnel de l’université, employé par le Centre national des œuvres universitaires, est également entré en grève le 2 juillet dernier. Il réclame la hausse des salaires, la régularisation des situations administratives, le traitement équitable des dossiers de recrutement, dénoncent la partialité dans le payement des soldes, le mauvais traitement des soldes de la main d’œuvre non permanente ainsi que les disparités dans l’octroi des primes de transport et de logement aux employés.