S’adressant à la presse le 30 juillet dernier, Paul Marie Gondjout, cadre de l’Union nationale et gendre de Zacharie Myboto, a explicité son interpellation le 28 juillet dernier à l’aéroport de Libreville par la police de l’air et des frontières (P.A.F.).
Alors qu’il s’apprêtait à voyager à l’étranger en compagnie de son épouse, l’un des anciens ministres du gouvernement virtuel d’André Mba Obame, Paul Marie Gondjout en l’occurrence, a été l’objet d’une interdiction de quitter le territoire national au motif d’une instruction du procureur de la République.
«Je dois dire que préalablement à cela, j’avais été informé incidemment par une relation, que je ne pourrais pas sortir du Gabon. Mais n’ayant reçu aucune notification de cela, j’ai alors préféré me rapprocher du procureur de la République, pour lever tout équivoque à ce sujet, car je ne fais l’objet d’aucune poursuite judiciaire qui pourrait justifier d’une telle interdiction», a déclaré Paul Marie Gondjout.
«Et par ailleurs, aucune décision de justice y relative ne m’a été notifiée à ce jour. J’ai donc adressé une lettre au procureur de la République en date du 17/07/2012, et j’ai dans le même temps, eu deux échanges téléphoniques avec elle. Malheureusement elle n’a pu satisfaire ma requête, attendant d’avoir des instructions de sa hiérarchie que j’ai aussi joint par téléphone en la personne du directeur de cabinet du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, chargé des Droits de l’Homme : là aussi, la réponse a été la même», a-t-il regretté.
Suite à l’incapacité des responsables administratifs joints à répondre d’une quelconque manière à la requête du gendre de Zacharie Myboto, président de l’Union nationale, parti de l’opposition interdit en 2011, Paul Marie Gondjout a déduit que le micmac est une «affaire politique».
«Le pouvoir, une fois de plus s’est servi de la justice, du parquet, pour faire le sale boulot en déniant pour des raisons obscures et inavouées, à un citoyen, son droit fondamental d’aller et venir, reconnu à l’alinéa 3 de l’article premier de la Constitution gabonaise. Le directeur de la P.A.F., présent ce soir du 28 juillet à l’aéroport, nous a confirmé, pour justifier son opposition à mon voyage, que c’était bien du procureur de la République qu’il avait reçu des instructions écrites», a-t-il indiqué.
«J’ai demandé à mon Avocat, Maître Jean Paul Moubembe, d’introduire ce jour, une requête en référé auprès du président du tribunal de Première Instance de Libreville, pour cessation de troubles en levant la mesure d’interdiction de sortie du territoire», a-t-il annoncé.
«Cet évènement vient confondre une fois de plus le pouvoir en place qui n’a de cesse de nier ses méfaits à l’endroit de la personne humaine en le brutalisant dans sa détresse, en violant ses droits et en le culpabilisant dans sa quête de justice. J’en veux pour preuve : les destructions des maisons de paisibles citoyens, le laisser-aller du pouvoir quand il n’est pas complice dans la lutte contre la criminalité multiforme et le grand banditisme, l’érection implicite des crimes rituels en de simples faits sociaux, le massacre des populations de Port-Gentil par des soldats étrangers, lorsqu’elles ont manifesté leur opposition au coup d’État électoral perpétré par monsieur Ali Bongo, le 3 septembre 2009, la tentative d’assassinat des candidats à l’élection présidentielle ce même jour devant la Cité de la Démocratie. Oui, nous avons affaire à un pouvoir brutal, sournoisement dictatorial et pour qui les Gabonais ne sont que des simples sujets, voire de simples objets ornementaux».
Cette mésaventure qui intervient quelques semaines après la mystérieuse interpellation puis libération d’un autre membre de la même famille politique, Gérard Ella Nguéma, secrétaire exécutif adjoint de l’Union nationale, laisse à penser à une chasse ou opération d’intimidation menée contre des membres de ce parti. Sinon, comment comprendre qu’il n’y a qu’à eux que s’en prennent les autorités du Pays