Les travaux de l’Omnisports ayant tiré en longueur, le stade n’avait plus été retenu pour la compétition de janvier et février derniers. Un programme de déguerpissement et de construction d’infrastructures sociales et commerciales avait été adopté et annoncé. Le cadastre avait d’ailleurs commencé la sensibilisation avant que tout ne s’arrête et qu’un silence total sur ce vaste projet ne tombe. Au quartier Derrière l’Hôpital, personne ne sait si le déguerpissement tient encore. Et chose curieuse, la zone aujourd’hui menacée ne correspond en rien à celle qui avait été identifiée il y a quatre ans. « Nous ne refusons pas de laisser les travaux se faire, mais ceux qui avaient été recensés sont les gens qui résident plus bas. Je ne demande rien qu’un terrain, ou qu’ils viennent juste voir mon plan de résidence pour partir d’ici », livre Olga Mvé qui détient un titre foncier établi au nom de son père Mvé Ollomo, en 1952.
Partir, pour certains n’est pas tellement le problème. Mais partir pour laisser l’espace à des structures privées appartenant à des promoteurs privés est inimaginable. Or, il s’avère bien que les recensements récents des populations ont été faits par des agents d’une structure privée. L’Etat s’apprêterait, selon quelques informations glanées par les habitants, à racheter cet espace détruit et réaménagé à un promoteur privé étranger. « Si c’est le cas, nous ne partirons jamais », indique une habitante du quartier, sous le couvert de l’anonymat. Et s’il faut partir, il faut que tout se fasse dans le respect de la dignité du citoyen. « Ce que je demande, c’est bien beau de venir nous déguerpir, mais à condition qu’on nous donne des terrains viabilisés et non des logements sociaux, comme si nous étions en quête de ceux-ci. Nous voulons des trucs spacieux, comme nos domiciles actuels », précise Ilama Christiane, une habitante du quartier.
Les habitants entendent mener des actions, quitte à ameuter l’opinion nationale et internationale sur ce qui apparaît déjà comme une décision appliquant la logique du « deux poids, deux mesures ». Certains voisins du stade Omnisports de Libreville laissent déjà entendre qu’ils ne partiraient jamais de là.
