Les journaux privés Ezombolo et la UNE viennent d’être suspendus pour six mois par le Conseil national de la communication (CNC) pour ‘’non respect des institutions de la République et des personnalités qui les incarnent’’.
Organe de régulation des médias au Gabon, le CNC a pris la décision à l’issue d’une séance plénière vendredi à Libreville.
Dans un communiqué rendu public à l’issue de cette séance, le CNC indique notamment que, dans sa parution du vendredi 3 août, Ezombolo a publié ‘’deux articles qui menacent gravement l’ordre public’’.
‘’Dans le premier article, paru en page 4 et intitulé « Monsieur le président on vous attend », le journal insinue qu’il y aurait un deuxième président de la République, en violation de l’ordre constitutionnel établi’’, note le communiqué.
En janvier 2011, André Mba Obame (AMO), ancien ministre de l’intérieur sous Omar Bongo Ondimba et ancien baron du Parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir), candidat malheureux aux élections présidentielles anticipées du 29 août 2009, s’était autoproclamé président de la République.
Après avoir formé un gouvernement de 25 membres, AMO s’était réfugié dans les locaux du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), avec quelques cadres de l’UN et des membres de son gouvernement. Ils en étaient sortis le 27 février 2011, après une rencontre avec une délégation de l’ONU.
Secrétaire exécutif de l’Union nationale (UN), un parti d’opposition dissous, André Mba Obame s’apprêterait à regagner le pays, à l’issue d’un long séjour médical en Afrique du sud et en France, où il achève sa convalescence à Paris.
Dans le second article paru en page 8 et titré « aux forces de défense et de sécurité », Ezombolo, ’’lance publiquement aux forces de défense et de sécurité, un appel à l’insurrection’’, accuse le communiqué du CNC, rappelant que dans sa parution du 16 juillet, le même hebdomadaire ‘’n’avait pas hésité à présenter la première institution de l’Etat, à savoir le président de la République, comme ‘’un bibendum national’’.
Dans un autre article intitulé « le boxon intellectuel du Premier ministre », Ezombolo avait qualifié le chef du gouvernement gabonais, M. Raymond Ndong Sima, ‘’d’homme à la cervelle drapée de toile d’araignée’’ dont ‘’l’intelligence cède misérablement à la bouffonnerie’’.
La UNE, pour sa part, a été condamnée pour avoir qualifié de « chiffe molle », l’ancien ministre et ancien président de l’Union africaine (UA), Jean Ping, selon le communiqué du CNC.