Absent du pays depuis le 14 juin 2011, André Mba Obame est annoncé à Libreville en fin de semaine. L’évènement, qui n’est pas précédé d’un ramdam, pour le moment, va-t-il déboucher sur la reprise immédiate de la poursuite judiciaire qui pèse sur l’opposant ?
André Mba Obame devrait rentrer au Gabon ce samedi 11 aout 2012 par le vol d’Air France en provenance de Paris à 17 heures, heure de Libreville, indiquent des sources concordantes. Il avait quitté le Gabon en juin 2011 pour l’Afrique du Sud où il s’était fait opérer d’une sciatique paralysante, avant de rejoindre Paris en France où il a entrepris une activité de lobbying, notamment auprès des dirigeants du Parti socialiste et du Mouvement des entreprises de France (Medef).
Le 30 décembre 2010, après une absence de cinq mois, le retour de Mba Obame, annoncé par une campagne d’affichage et un buzz autour du documentaire «Françafrique, 50 années sous le sceau du secret», de Patrick Benquet, dans lequel il était donné vainqueur de la dernière présidentielle avec 42% des suffrages, avait drainé entre 2 000 (source policière) et 4 000 personnes (source Union nationale). Les forces de l’ordre, qui ont brillé par leur absence lors du meeting organisé par l’Union nationale le 21 juillet dernier, vont-elles recevoir la même consigne à l’occasion de cette arrivée, qui devrait également attirer du monde à l’aéroport international Léon-Mba ?
Car, si au siège de l’Union nationale, parti politique dissout dont il est le secrétaire général, on n’enregistre aucune activité particulière concernant le retour de l’ancien candidat à la présidentielle, actuellement sous le coup d’une procédure judiciaire, cette arrivée ne comporte pas moins quelques risques de coup de théâtre. Pour s’être autoproclamé président élu du Gabon en janvier 2011, André Mba Obame est sous le joug d’une poursuite judiciaire qui a déjà conduit à la levée de son immunité parlementaire le 5 mai 2011.
Le contexte politique, actuellement tendu avec la controverse autour de l’idée d’une conférence nationale, permettra-il que ce retour se déroule sans heurts ? Va-t-on donc assister d’entrée de jeu à une épreuve de force, au moment où certains grands partenaires économiques du Gabon suggèrent l’amélioration du pluralisme démocratique dans le pays ? Quelles dispositions le pouvoir a-t-il pris pour la sécurité de l’opposant ? La justice va-t-elle aussitôt sortir son artillerie ou va-t-on assister à une détente ?